Bonjour,
La situation est compliquée et inédite. Nous voyons des situations de pression importante pouvant s’apparenter à du harcèlement, des refus à ce que les agents posent des congés alors que c’était préconisé au départ par le ministère. Mais sur le terrain, de nombreuses directions ne le respectent pas. On a l’impression que c’est « Open Bar », mais en même temps c’est compréhensible puisqu’on a un gouvernement qui fait la même chose. Nous ne cessons de rappeler aux directions et ARS que le code du travail, le statut de la fonction publique, et nos libertés fondamentales ne sont pas une serpillère sur laquelle on pourrait s’essuyer les pieds.
Depuis le début, à la CGT Santé et Action Sociale, on ne vend pas du rêve aux personnels, mais on leur propose notre analyse de la situation et notamment de la loi du 5 août 2021, et dans le même temps on se mobilise pour que les droits des personnels soient respectés. Par exemple, nous sommes intervenus de très nombreuses fois ces dernières semaines avec détermination auprès des directions et de l’ARS pour que les personnels en arrêt maladie ne soient pas suspendus. Nous avons commencé à être entendus puisqu’ils sont revenus sur leurs annonces de suspension des arrêts maladie au 15 septembre et parlent maintenant de le mettre en place au 15 octobre. Nous recommençons à intervenir actuellement pour qu’au 15 octobre ça ne soit pas appliqué non plus puisque c’est illégal quelque soit la date choisie.
On assiste à un degré de désinformation comme jamais on a eu depuis la publication de cette loi. Et cela devient insupportable quand cela vient des directions ou de l’ARS. Nous sommes contraints de faire de la contre-désinformation du matin au soir.
Concernant les contrôles médicaux, ils doivent être réalisés par des médecins figurant dans la liste des médecins agréés l’ARS. Dans le cas inverse, ils ne sont pas habilités à évaluer et à juger les décisions de leurs confrères. Là aussi nous sommes intervenus pour le rappeler.
Nous utilisons également les outils à disposition comme les CHSCT. Nous avons lancé plusieurs alertes dans plusieurs instances d’établissement sur les dangers qu’encourent les personnels aujourd’hui qu’ils soient vaccinés ou pas, et afin de mettre les employeurs devant leur responsabilité en ce qui concerne leur obligation de sécurité des personnels. En effet, la forte dégradation des conditions de travail touche tout le monde et c’est un de nos chevaux de bataille actuellement.
Et puis, nous continuons à nous mobiliser contre la désorganisation volontaire de notre système de santé et d’action sociale.
Ces derniers jours, 17 lits fermés sur l’hôpital de Digne !
14 lits fermés sur l’hôpital de Manosque !
C’est loin d’être anodin ce qui se passe !
Et c’est totalement inacceptable !
Concernant les prises en charge dans le médico-social et le social, ils disent qu’il n’y a plus personne sur le marché du travail et qu’ils sont obligés d’engager des personnes non qualifiées pour travailler sous la responsabilité de personnels diplômés. Ce qui pose un sérieux problème ! A quelle époque sommes-nous en train de revenir ?
Concernant la médecine libérale (infirmières, kiné, dentistes…), il y a des dysfonctionnements importants. Le manque de libéraux dégrade l’accès aux soins et fait augmenter l’activité des services d’urgences.
Habituellement à Digne, il y a 45 urgences jour, là on est monté à 84 !
Sur Manosque, c’est passé de 100 à 146 urgences jour !
Concernant le secteur psychiatrique : prévision de fermeture de l’extra-hospitalier dans les jours à venir pour recentrer l’activité !
Cela est simplement un exemple des conséquences de leur politique et de la loi du 5 août 2021 dans le département. C’est « extrêmement tendu » et c’est « très inquiétant » selon l’ARS 04. Oui, mais la faute à qui ?
C’est pourquoi, nous continuerons à participer aux mobilisations du samedi contre le passe sanitaire et toutes les mesures liberticides. Samedi 25 septembre, ce sera à 14h00 à Forcalquier (place de la Mairie).
Enfin, une grande journée de mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale (CGT, FO, FSU et Solidaires) est organisée le mardi 5 octobre, déclinée au niveau départemental par une manif à 10h30 à Digne.
Nous y reviendrons dans les prochains jours.
Bloquez votre date dès à présent !
Il faut remettre sur la table la question de la convergence des luttes !
Pour qu’il y ait une convergence des luttes, il faut bien poser tous les éléments transversaux à l’ensemble du salariat.
Dans un contexte où la classe dominante essaie de nous diviser sur chaque sujet, il faut bien mettre en avant tous les éléments communs d’exploitation de l’ensemble des travailleurs aujourd’hui.
Il faut les définir et les partager massivement !
Nous devons reprendre nos analyses de 2018 au moment de la mobilisation contre la réforme des retraites, les affiner et les actualiser :
1/ Les injonctions contradictoires que subit le monde du travail. C’est particulièrement visible dans notre secteur d’activité entre d’un côté l’injonction à être de plus en plus efficace et de l’autre avoir de moins en moins de moyens qui permettent de remplir les missions qui sont les siennes et qui du coup siphonnent l’essentiel dans le travail, c’est-à-dire le sens qu’on peut lui donner. C’est un élément qu’on retrouve dans tous les secteurs professionnels.
2/ On revient à des systèmes d’exploitation qui nous ramènent au 19ème siècle où on dépossède les personnes de leur travail. On subit un recul important du droit du travail. On a eu une époque où le droit du travail était conçu comme un instrument qui permettait d’amortir les conséquences du lien de subordination. Depuis 30 ou 40 ans, on est passé à une logique de coût. Le droit du travail est devenu un outil fonctionnel de compétitivité, un coût à réduire. Toutes les protections ont été fortement attaquées comme tous ceux qui étaient censés faire vivre ces protections, ses droits.
Donc, cela génère ces phénomènes de confiscation du sens du travail, de confiscation de l’outil de travail, de mise à mal des conditions de travail… Ce sont des tendances lourdes qu’on retrouve partout.
3/ La déconstruction des discours, des mots pour nous imposer le discours de la classe dominante. C’est un autre sujet majeur et transversal à l’ensemble des secteurs. Nous avons besoin de revenir à notre propre vocabulaire et à nos propres concepts.
Par exemple, la souffrance au travail est un sujet central aujourd’hui. Il y a 20 ans, on parlait de souffrance au travail. Puis le terme a été perverti et effacé, puisque la classe dominante a mis en avant le terme de RPS (Risques Psycho-Sociaux)… Puis, nous sommes passés des RPS à la QVT (Qualité de Vie au Travail) où l’on parle de tout sauf du travail. Et maintenant, nous sommes en train de passer au « Bien être au travail ». Donc, on voit bien cette manipulation de langage et ce déni de réalité. Et pire, la tendance est à l’individualisation et à la culpabilisation des travailleurs. Et même le bien être au travail est en train de devenir quasiment un critère d’évaluation individuelle, puisque celui qui n’est pas bien, qui n’est pas « positif » est montré du doigt, voire est pris pour cible.
Ce sont quelques sujets transversaux à creuser et à partager de manière interprofessionnelle pour faire comprendre aux travailleurs qu’on subit tous les mêmes choses et qu’il y a urgence à se mobiliser tous ensemble pour un autre projet de société !
Réussissons un 5 octobre massif et percutant !
Restons unis et déterminés !
Expliquons leur que nos droits et nos garanties collectives ne sont pas une serpillère sur laquelle on peut s’essuyer les pieds !
On lâche rien !
Ci-joint :
– le tract de l’USD CGT Santé et Action Sociale 04 pour le 5 octobre :
– le tract intersyndical pour le 5 octobre : CLIQUER ICI
– le tract de l’UD CGT 04 pour les 1er et 5 octobre : CLIQUER ICI