Rapport d’actualité de la Commission Exécutive de l’USD CGT Santé et Action Sociale 04 du 26 janvier 2021 à Digne-les-Bains
Pour commencer sur la situation sanitaire, le gouvernement continue de mettre en place une politique en fonction de la pénurie des moyens, cette fois-ci il s’agit des vaccins. Politique de la 6ème dose. Ensuite, il y a des régions plus touchées que d’autres, certaines sont très peu touchées. Le nombre de malades en réanimations a un peu augmenté, on reste sur un plateau, il n’y a pas d’explosion pour l’instant en France. Alors, il tentent de nous affoler avec ce qui se passe dans un certain nombre de pays.
Il est important de rappeler la campagne européenne, dont la CGT est partie prenante : « Pas de profit sur la pandémie ! », vous pouvez signer la pétition. A ce sujet, il faudrait que les droits sur les brevets sautent ! Il faudrait réquisitionner les usines, comme celles de Sanofi, afin de produire des vaccins !
A noter qu’en pleine incertitude sur le rythme de la campagne de vaccination, Sanofi vient d’annoncer vouloir, encore, supprimer 400 emplois dévolus à la recherche. Le groupe pharmaceutique a touché plus d’un milliard d’euros d’aides publiques en France depuis dix ans via le crédit d’impôt recherche (CIR), un dispositif d’aides publiques qui vise à soutenir et encourager les efforts de recherche des entreprises (130 millions d’euros par an environ). Dans le même temps, Sanofi ne cesse de supprimer des emplois dans sa branche recherche et développement (R&D).
Sur les vaccins, la pénurie a été sciemment créée avec le principe capitaliste « tout ce qui est rare est cher » afin de maximiser les profits en vendant les vaccins à des prix honteux aux pays riches et en ne permettant pas aux pays pauvres de disposer de vaccins aujourd’hui.
Ensuite, autre actualité, nous devons apporter tout notre soutien à Albert Papadacci attaqué par le Groupe Korian, premièrement parce que c’est inacceptable de s’en prendre à un élu du personnel qui en plus est un symbole dans le secteur du privé lucratif, et deuxièmement parce que c’est un modèle que nous combattons puisqu’il s’agit de faire des profits sur nos aînés à n’importe quel prix.
Il faut poser le problème du groupe Korian pendant la crise et de tout le secteur privé lucratif dans les EHPAD qui se font un argent honteux sur les personnes âgées qu’ils appellent l’or gris. Ils n’on rien à faire dans la santé et le médico-social. Et il ne doit pas y avoir d’argent public pour les actionnaires.
Le 11 mars, Albert Papadacci passe au tribunal, il faudra une forte mobilisation ce jour là, ce serait même judicieux d’en faire une journée nationale de lutte contre les discriminations et les répressions syndicales.
La crise sanitaire sert de prétexte à un pouvoir toujours plus autoritaire de nous imposer des restrictions sur nos libertés totalement inédites. Et à côté, la casse des hôpitaux, la casse de notre système de santé et plus globalement de notre modèle social continue. On voit des plans, mis au point avant la crise, continuer à être mis en œuvre, malgré les discours et malgré les difficultés rencontrées.
Des lits continuent à être fermés. Des accords régressifs contre l’organisation du travail et du statut continuent notamment au travers de dispositions prévus dans le Ségur. Pour mettre en place des plans régressifs, le gouvernement a besoin d’organisations syndicales comme il a eu besoin d’organisations pour signer le Ségur. D’ailleurs, on pourrait citer comme déclinaison du Ségur au niveau local, l’exemple de l’APHP où l’accord local est extrêmement régressif.
Dans la période, à la CGT, nous avons besoin d’être très clairs sur nos revendications, d’être très clairs sur la dénonciation de ce qui se met en place, et de ce qui va se mettre en place. Ils n’ont pas bougé d’un iota pendant la crise dans leur stratégie de casse d’avant crise. La crise ne les ralentit pas dans les fermetures, dans les suppressions, dans les restructurations… Et les conditions de travail continuent de se dégrader ! Dans les EHPAD, la situation est particulièrement dégradée… un secteur qui est très touché par le virus et très touché par le manque de moyens !
Et celui qui est chargé de faire le sale boulot aujourd’hui, c’est Véran ! Les injustices sur les 183 euros, c’est Véran ! Et il faut le dénoncer fortement ! Le fiasco des masques, le fiasco des lits de réanimation, le fiasco des tests, le fiasco de la vaccination comme le fiasco du Ségur de la santé, c’est le Ministère de la santé !
C’est pour cela que la décision d’appeler devant le Ministère le 21 janvier pour la mobilisation parisienne va dans le bon sens. Car si on nous impose un confinement et des couvre-feux, tout en continuant de fermer des lits, chacun peut comprendre aisément qu’il y a un non sens évident.
En PACA, la manif régionale à Marseille a aussi voulu pointer du doigt les responsables d’où un départ devant le Conseil Régional et une arrivée devant l’ARS. Le Conseil régional qui ne remplit pas son rôle en matière notamment de financement des formations paramédicales et médicales, et l’ARS qui reste sourde face aux difficultés rencontrées. La manif était à la fois revendicative et festive. Et nous avons besoin des deux aspects dans cette période plus que difficile. Nous avons besoin de continuer à porter nos revendications que la crise a rendu encore plus légitime mais sans négliger la liberté de s’amuser, de chanter ou de danser.
Cette mobilisation nous a permis de faire le lien entre la santé et le spectacle. La santé, c’est aussi le bien être, ce n’est pas qu’une absence de maladie, peut être que c’est un moyen de travailler les convergences et travailler également le moral des militants. C’est ce que nous avons essayé de faire à Marseille le 21 janvier en faisant venir de Bordeaux le chanteur HK (de « On lâche rien ») qui a énormément dynamisé la manif de notre secteur d’activité. Cela permet de continuer à nouer des liens entre les différents départements et entre les camarades qui ont participé. Cela permet de retrouver la « pêche » dans une période où il y a beaucoup de fatalité et de fatigue.
La revendication des emplois a occupé une place majeure dans cette mobilisation du 21 janvier en lien avec notre campagne « Embauchez, formez, on est épuisé ! ». Nous avons besoin de 400 000 emplois dans notre secteur : 100 000 emplois dans les hôpitaux, 200 000 dans les EHPAD et 100 000 dans le reste du médico-social et du social. Et d’ailleurs l’enquête que nous avons menée au niveau national en novembre et décembre confirme totalement cette revendication. La première condition d’amélioration des conditions de travail aujourd’hui, c’est qu’on soit plus nombreux. Cette campagne pour les embauches peut permettre de donner des perspectives et de dynamiser notre activité syndicale.
Au niveau national, dans le cadre de la mission Laforcade la CGT s’est rendue à plusieurs réunions la semaine dernière, avec les autres organisations syndicales. On sent beaucoup d’ambigüité et d’imprécision du ministère. C’est pourquoi la CGT est prudente dans ses communications contrairement à d’autres organisations expliquant « On a gagné » depuis plusieurs mois d’ailleurs à intervalles réguliers. Le communiqué de notre Fédération explique bien ce qui a été dit mais sans vendre du rêve. N’oublions pas le secteur du handicap, le secteur des aides à domicile et les autres secteurs du médico-social et du social ! N’oublions pas les personnels du privé ! N’oublions pas de noter, que sur le Ségur, les mauvais coups ne sont pas encore arrivés ! Et n’oublions pas que seule la mobilisation des personnels fait bouger les lignes ! C’est pourquoi la CGT fait sont Ségur dans la rue avec les personnels ! C’est pourquoi nous continuerons à nous mobiliser dans le froid et sous la pluie, avec lucidité et détermination !
D’ailleurs depuis 3 ans, nous sommes arrivés à mobiliser les EHPAD. L’année dernière c’était les hôpitaux. Là on voit surgir le médico-social et le social. On continue de travailler la convergence.
Ensuite, il ne faut rien lâcher sur les salariés malades du Covid que ce soit dans le public ou dans le privé. C’est quand même scandaleux : sur le jour de carence, sur les primes de présentéisme, sur la reconnaissance en maladie professionnelle comme les personnels sont menés en bateau.
Autre point important, leur volonté de dynamiter l’unité de la fonction publique hospitalière reste intacte malgré le contexte. Le fait que dans la fonction publique, on puisse payer des personnels différemment, 183 euros pour certains, et rien pour d’autres, est à mettre en lien avec la Loi de transformation de la fonction publique avec la volonté de démanteler le statut. Leur volonté est de créer un code du travail par entreprise et un para-statut local dans chaque établissement. C’est pourquoi, il nous faut bien appréhender les conséquences de La loi du 6 août 2019 dont la plupart des décrets sont sortis pendant la crise sanitaire. Pour cela, nous organisons une journée d’étude régionale le 19 février en visio afin de partager nos réflexions sur les différents enjeux.
Enfin, la prochaine journée d’action nationale sera le 4 février. Il s’agit d’une journée interprofessionnelle, la première de l’année. Les problématiques de la santé ne concernent pas seulement les personnels de la santé. La question de l’énergie ne concerne pas que les professionnels du secteur. Les questions d’éducation ne concernent pas que les profs etc… C’est l’ensemble de la population qui est concernée et qui est impactée, donc la réponse doit être collective.