31 mai 2020 – Pour la CGT Santé et Action Sociale PACA – Le 2 juin, toutes les raisons de maintenir la pression

Rassemblement grève soignants Ségur de la Santé

Bonjour,
Face à un désengagement de l’Etat et une gestion à la carte des territoires ou des établissements conduisant à une mise en concurrence généralisée et à un renforcement de l’individualisme, ce qui est très important aujourd’hui c’est la question de l’unité. Car en face, ils travaillent à la question de la division. On sort d’une période où l’unité s’est renforcée entre hospitaliers dans de nombreux sites d’après les retours que nous avons. Ce renforcement de l’unité… dans notre travail, on n’en a besoin…en tant qu’humain, on en a besoin… et pour obtenir des avancées, on en aura besoin !

On l’a vu ces derniers jours avec la prime Covid où des établissements ont 1500 euros d’autres ont 500 sans que les directions puissent expliquer les raisons de cette inégalité de traitement. En cette fin de semaine nous avons reçu de nombreuses questions d’agents qui nous questionnaient également sur l’inégal traitement lors des A.S.A.

En effet, la médecine du travail a mis en ASA (Autorisation Spéciale d’Absence) les personnels fragiles. Maintenant, on voit des établissements où ils ont droit à la prime, d’autres où ils n’ont pas droit. Idem pour les EHPAD rattachés aux hôpitaux : il y a des directions qui leur donnent la prime, d’autres non. C’est une confusion générale qui entretient une colère grandissante. Et que dire des personnels du privé qui n’ont toujours rien eu. Aucun texte n’est sorti à ce jour alors que nous avons tous les mêmes métiers !

Avant même la sortie de la prime, nous alertions sur les risques de petits arrangements entre amis d’une telle gestion « à la carte ». L’article de Nice matin d’hier confirme encore cela puisqu’un Député LREM explique qu’il a réussi à obtenir la prime à 1500 euros pour les soignants de l’hôpital de Grasse dont le décret prévoyait 500 euros. Mais, on note plusieurs situations similaires dans le territoire national.

Concernant les « Ségur de la santé », les hospitaliers sont très septiques. Ils sont également très attentifs aux contreparties qui pourraient leur être demandées.

Ce qui est surtout revenu dans les initiatives du mardi 26 mai, lors des prises de paroles d’hospitaliers, c’est l’urgence d’avoir des mesures immédiates sur :
– Des augmentations de salaire immédiates pour tous avec une augmentation immédiate du point d’indice
– Des embauches pour pouvoir prendre ses congés d’été, pour arrêter de fermer des lits, et pour arrêter de se tuer à la tâche…

C’est pourquoi il est primordial de maintenir la pression le mardi 2 juin dans toute la région, et partout ailleurs !

De nombreuses initiatives sont encore prévues : à 11h00 devant l’ARS à Marseille, à 14h30 à Digne avec une rencontre en Préfecture (avec plusieurs forces progressistes du département), à Nice à 11h30 sur le Parvis de l’hôpital de Pasteur, à 12h00 devant le Self de l’hôpital de Cimiez, à 13h30 sur le quai de livraison de l’hôpital de L’Archet, devant l’hôpital de Grasse à 11h30, à Draguignan à 16h30 devant l’EHPAD du Malmont, à 19h30 devant l’hôpital gériatrique Clémenceau à Toulon, à 11h00 devant l’entrée de l’hôpital d’Avignon…

Bon Courage et bonnes luttes !!!

>> Ci-joint le communiqué de presse de la coordination Régionale CGT Santé et Action Sociale PACA du 29 mai 2020 : CLIQUER ICI

>> Ci-joint le tract du syndicat CGT APHM des Hôpitaux de Marseille : CLIQUER ICI

>> Ci-joint le tract CGT de l’hôpital de l’Archet à Nice : CLIQUER ICI

>> Ci-joint quelques articles de presse reçus suite à la journée d’action du 26 mai dans la région : CLIQUER ICI

24 mai 2020 – Un monde d’après à la carte, des drones aux Urgences de Sisteron et les initiatives du 26 mai 2020 dans le département et la région


>> 1/ Un monde d’après à la carte ? Du moule à la modulation : plus de libertés en apparence, plus d’aliénation dans les faits ?
>> 2/ Action aux Urgences de Sisteron du 18 mai sous les drones
>> 3/ Initiatives du 26 mai et prochaines actions

>> 1/ UN MONDE D’APRES A LA CARTE ? DU MOULE A LA MODULATION : PLUS DE LIBERTES EN APPARENCE, PLUS D’ALIENATION DANS LES FAITS ?

La situation n’est pas facile à comprendre si on ne prend pas le temps de se poser un peu et de regarder où nous en sommes.
Nous sommes dans un système où on nous dit qu’il y a plus de libertés mais dans un cadre beaucoup plus restreint.
Nous sommes en quelque sorte des moutons enfermés dans un enclos à qui on dit « faisons tombés les barrières de cet enclos » mais par contre il y aura plus de contrôle (on veut savoir où vous êtes en permanence, ce que vous dites, ce que vous faites, ce que vous pensez…).

De plus, que ce soit au niveau des individus, des établissements, des collectivités locales, on va nous dire : vous pouvez faire ce que vous voulez mais pas contre vous aurez moins d’argent pour le faire et les contrôles invisibles et les pressions qui pèsent sur vous seront plus importants. Est-ce que c’est plus de libertés ? Si on creuse, on se rend compte qu’en fait c’est moins de libertés.

Et cette pseudo liberté est en fait une modulation où dans tous les domaines on passe du « moule » à la « modulation ». Dans le moule, il y a le principe de « tout le monde pareil » avec une recherche d’égalité de traitement. Par exemple, au niveau national, on recherche d’avoir des revalorisations salariales globales pour tout le monde. Alors que dans le processus actuel, on va vers toujours plus de primes individualisées. On l’a vu encore ces derniers jours avec la prime Covid où nous avons de nombreux appels de personnels qui ne comprennent pas : pourquoi mon collègue a une prime mais pas moi ? Pourquoi l’établissement voisin a une prime mais pas le mien ? Pourquoi ce département a une prime mais pas le mien ? Pourquoi untel a plus que moi ? Donc, cette prime est la mise en place d’une véritable usine à gaz : à la fois il y a un manque de clarté sur les critères et en même temps ils laissent la disposition aux directions d’établissement d’avoir une certaine souplesse dans l’interprétation des règles d’attribution. Mais ils laissent également la porte ouverte à de petits arrangements entre amis comme l’a dénoncé Bayrou ces derniers jours, qui ne fait plus partie des amis de Macron et qui se plaignait que les personnels de l’hôpital de Pau devraient recevoir une prime de 500 euros alors que pour ceux de l’hôpital de Bagnères-de-Bigorre ce sera 1500 euros. Il explique l’écart de prime par le fait que Bagnères-de-Bigorre est une ville où Macron a des attaches familiales et quelques amis. Nous ne savons pas si le cas ou pas, mais cette gestion à la carte est clairement propice aux arrangements, et au delà au renforcement de la corruption.

On voit cette modulation au niveau du temps de travail également avec différents services d’un même établissement ayant des temps de travail différent (7h00, 7h30, 10h00, 12h00…). On le voit au niveau des contrats de travail aussi…

Mais cette modulation s’applique à tous les niveaux et la crise actuelle ne fait que la renforcer.

C’est comme pour la tendance des formations à de plus en plus de métiers. Ils ne veulent pas qu’on soit trop pointu, trop compétent dans un domaine. L’objectif c’est d’être adaptable, interchangeable. Pour prendre un exemple concret de notre secteur d’activité, si on prend l’école des directeurs d’hôpitaux, l’objectif n’est pas de former des directeurs qui vont être très compétents en ressources humaines, d’autres qui vont être de très bons directeurs financiers… L’objectif c’est de connaitre un peu tous les domaines afin d’être interchangeable régulièrement.

L’idée c’est d’être modulable, comme une structure en préfabriqué qu’on va pouvoir déplacer d’un endroit à un autre, enlever une partie, en ajouter une autre… L’idée c’est de rendre modulable toujours plus les personnels avec ce principe là.

Ils veulent faire tomber les cadres, qu’ils disent « rigides ». Ce peut être des cadres protecteurs, ce peut être des cadres en termes de statuts… en termes de règlementations… en termes de règles de qualité… Pour eux les 35h00 constituent un cadre trop « rigide » qui ne leur permet pas de faire ce qu’ils veulent là où ils veulent.

Il s’agit aussi de rendre modulable le statut de la fonction publique qui a été créé pour répondre à l’intérêt général, en toute responsabilité, en évitant l’arbitraire, et en toute indépendance. C’est tout le sens de la Loi du 6 aout 2019 de transformation de la fonction publique où des modulations sont apportées notamment en termes de démocratie, de sanctions et sur l’usage des contractuels.

Pour aller encore plus loin, ils veulent les moyens de déroger à la loi et à son essence même. La loi c’est une norme commune, une règle juridique s’appliquant à tous.

Ainsi par exemple, il y a un texte qui est sorti le mois dernier dont on a pas ou très peu entendu parler qui entre pleinement dans ce processus de modulation. C’est le décret du 8 avril 2020 qui permet au Préfet de région ou de département de déroger à de nombreuses règles nationales. C’est en quelque sorte une mise en œuvre « à la carte ».

Enfin, pour en finir avec un exemple qui colle pleinement à l’actualité, il s’agit de l’annonce du ministre de la santé d’organiser les « Ségur » de la santé dans les prochains jours, une négociation avec les organisations syndicales, qui devrait être l’occasion d’une nouvelle propagande médiatique et dont les objectifs recherchés par le gouvernement vont probablement être de renforcer la modulation sur deux aspects. Premièrement, réduire fortement le cadre des 35h00 dans notre secteur d’activité afin de laisser davantage de marge de manœuvre aux directions. Deuxièmement, donner l’impression d’avancer vers des revalorisations salariales tout en affaiblissant toujours plus le cadre global comme l’égalité de traitement.

On voit bien qu’il y a différents objectifs recherchés : désengager l’Etat de ses responsabilités, organiser les territoires en fonction des besoins du capital, découper des activités pour mieux les marchandiser, renforcer la mise en concurrence des territoires, des établissements et des personnels, mettre en place ou renforcer les pouvoirs de petits barons locaux… Et en même temps supprimer les unes après les autres les libertés des citoyens.

C’est bien de résister et de lutter pour obtenir des avancées, il faut continuer à le faire, mais il faut aussi avoir conscience du monde dans lequel nous sommes. Car cette pseudo-liberté, on la paie cher, par la mise en place d’autres contraintes, d’autres aliénations.

On nous dit vous pouvez sortir du confinement mais ils mettent des drones partout. On l’a vu lundi soir à Sisteron.

>> 2/ ACTION AUX URGENCES DE SISTERON DU 18 MAI SOUS LES DRONES

Barrage de police à l’entrée de la ville… camions et voitures de police en grand nombre en face de l’hôpital… Drones au dessus de nos têtes quand nous parlions aux journalistes devant l’hôpital… C’est inédit dans un territoire rural comme le nôtre !

ça en dit long sur l’évolution du régime en cours ! Il y a une ambiance pesante, oppressante à tous les niveaux. On a un déconfinement également à la carte où on peut avoir 15 enfants dans la même classe, des centaines de personnes dans des rues piétonnes pour consommer, des dizaines et des dizaines de personnes dans les transports en commun pour aller travailler, mais on ne veut pas plus de 10 manifestants avec des masques et éloignés de plus d’un mètre…

Malgré tout, nos exigences n’ont pas été affaiblies par la crise sanitaire, au contraire elles ont été rendues encore plus légitimes ! Nos territoires ne sont pas modulables ! Nos vies ne sont pas modulables ! Nos urgences, nos maternités, nos réanimations, nos services publics ne sont pas modulables !
Il ne faut rien lâcher et continuer à se mobiliser partout !
Et c’est le sens des prochaines journées d’actions comme le 26 mai ou le 16 juin.

>> 3/ INITIATIVES DU MARDI 26 MAI ET PROCHAINES ACTIONS

Comme partout sur le territoire, et même au-delà des frontières, la mobilisation redémarre dans les établissements sanitaires, socio et médicaux sociaux de la région PACA. Ainsi, le mardi 26 mai sera l’occasion de diverses initiatives ayant pour objectif de rendre visible les colères et revendications des salariés du secteur : à partir de 8h00 et pour toute la journée à l’entrée de l’hôpital de Digne, à 11h00 à l’entrée de l’hôpital de Manosque, à 11h30 sur le parvis de l’hôpital de grasse, à Nice à 12h30 sur l’hôpital de Cimiez, à 13h30 sur l’hôpital l’Archet, à 11h30 sur le parvis de l’hôpital Pasteur, à l’hôpital d’Antibes, à 13h30 à Marseille devant l’hôpital de la Timone, à 16h30 devant l’hôpital de Draguignan, à 19h30 devant l’hôpital Sainte Musse à Toulon, devant l’hôpital d’Avignon…

Plus précisément sur le département :
– Le syndicat CGT de l’hôpital de Digne organise une journée de grève avec une remise de médailles en chocolat et de cacahuètes au sein de l’établissement. Initiative à l’entrée de l’hôpital de 8h00 à 17h00.
– Sur l’hôpital de Manosque, le syndicat CGT a prévu le dépôt d’une gerbe de fleur à 11h00 devant l’hôpital pour rendre hommage aux victimes du COVID (personnels et usagers) mais également pour rendre hommage à tous les personnels mobilisés pendant cette crise sanitaire et pour qui le gouvernement ne propose comme remerciements que des applaudissements, des dons de RTT de salariés d’autres secteurs, des médailles et des « primettes » qui sont de véritables usines à gaz.
– Ce ne sont pas des rassemblements : ce sont des initiatives devant rassembler pas plus de 10 personnes et en respectant les règles de protection (masques, distanciation….).

Au moment où le gouvernement se dit prêt à engager des négociations salariales, quelles que soient ses réelles intentions, il est important que la mobilisation se voie et que la colère se fasse entendre, pour pousser et accroitre le rapport de force, c’est pourquoi il est important de monter en puissance.

Bon courage et bonnes luttes !

>> Ci-joint le communiqué de presse pour les actions du 26 mai dans le département :
1263.1 Communiqué de presse USD CGT Santé 26 mai 2020

>> Pour voir le communiqué complet au format PDF : CLIQUER ICI

>> Ci-joint l’article du journal La Provence du 20 mai « Urgences : ils étaient là malgré l’interdiction » (cliquer sur l’image pour agrandir) :
1263.2 Article La Provence du 20 mai 2020

>> Ci-joint l’article du journal Le Dauphiné du 20 mai « Un rassemblement devant les urgences malgré l’interdiction » (cliquer sur l’image pour agrandir) :
1263.3 Article Le Dauphiné du 20 mai 2020

>> Pour voir l’article du journal Haute Provence Info du 19 mai « Hôpital de Sisteron : Les manifestants ont dû freiner leur action » : CLIQUER ICI

>> Pour voir l’article de DICI TV du 19 mai « Coronavirus – une quarantaine de manifestants réunis ce lundi soir à Sisteron » : CLIQUER ICI

>> Ci-joint l’article du journal Le Dauphiné du 18 mai avec une partie « A l’EHPAD de Banon, six morts mais une prime moins importante » + Une partie « Les inquiétudes de la CGT » (suite à la réunion avec le Préfet) – (cliquer sur l’image pour agrandir) :
1263.4 Article Le Dauphiné du 18 mai 2020 prime et RDV avec le Préfet

>> Pour voir l’interview de DICI TV du 18 mai « Coronavirus – De 500 à 1 500 euros selon les cas, le flou sur la prime pour les soignants provoque la colère » : CLIQUER ICI

16 mai 2020 – Crises en cours – Rencontre du 11 mai avec le Préfet – Et mobilisations en cours et à venir

>> 1) CONCERNANT LA REUNION DE MARDI AVEC LE PREFET

Depuis le début de la crise, on est matraqué d’informations qui sont en fait des mots d’ordre. Ce n’est pas un phénomène nouveau mais il est particulièrement mis en lumière depuis quelques semaines. Le pouvoir en place et ses relais institutionnels ou médiatiques demandent deux choses :
– soit qu’on y croit
– soit qu’on fasse semblant d’y croire

Un des mots d’ordre utilisés à répétition est le fait que « moins de libertés conduit à plus de sécurité ». Alors que sur le terrain, on se rend compte que ce n’est pas le cas. Alors oui, peut être que moins de libertés conduit à un sentiment de sécurité pour certains. Mais le sentiment de sécurité n’est absolument pas la sécurité. On l’a vu pendant les attentats de Nice qui étaient la ville la plus vidéo-surveillée de France. Les caméras ont simplement permis de filmer l’horreur mais n’ont rien empêché.

Un autre mot d’ordre de la période est « Tous ensemble dans une unité nationale ».

Mardi 12 mai, nous avons eu une réunion téléphonée, avec Le Préfet des Alpes de Haute Provence et la directrice de la DIRECCTE, où étaient présents pour la CGT le secrétaire général de l’Union Départementale Sylvain Moretti et Cédric Volait (CGT Santé 04 et PACA), et c’est exactement ce que nous avons constaté. Il y avait un message régulier qui revenait souvent : « Tous unis, tous ensemble, nous allons gagner ce combat contre le virus. Et pour cela, il va falloir que chaque partenaire social fasse un effort en évitant au maximum les tensions et en évitant au maximum les contentieux ». Et ensuite, il y aura probablement le mot d’ordre « Tous unis dans le combat contre les difficultés financières des entreprises »… mais ça commence déjà.

Et on avait l’impression que de nombreuses organisations présentes (représentant le patronat ou représentant les salariés) étaient dans ce jeu là, c’est à dire soit d’y croire soit de faire semblant d’y croire.

Pour la CGT, nous étions dans la position inverse. C’est à dire : sortir des mots d’ordre complètement déconnectés des réalités de terrain et donc mettre en place une contre-information.

Mais ensuite, on voit que ces contre-informations ne sont pas suffisantes. Il faut transformer cette contre-information en acte de résistance puis de nouvelles conquêtes sociales. Et cet acte passe par l’organisation de luttes pour gagner une société répondant enfin aux besoins des populations. Et donc, la question c’est comment on organise la lutte dans ce contexte où on essaie de nous cantonner à un rôle de service après-vente de mesures que nous n’avons pas choisies ou que nous combattons.

Nous avons besoin de nous appuyer sur nos outils habituels mais également nous appuyer sur toutes les crispations, toutes les frustrations ou indignations accumulés depuis le début de la crise.

On voit très bien quand on creuse : derrière chaque mot d’ordre, c’est très creux, c’est très vide. C’est ce qu’on a dit à la préfecture mardi. Il y a une communication gouvernementale complètement déconnectée de la réalité de terrain :

– On nous dit qu’on peut reprendre l’école que tout va bien alors qu’on fait du bricolage et que ça ne va pas du tout. Il aurait fallu préparer la rentrée de septembre. La reprise nous semble prématurée et génère de nombreuses difficultés. Pour la CGT, la priorité est de mettre en sécurité l’ensemble des enfants et l’ensemble des personnels.

– On nous dit qu’on a le choix entre reprendre le travail ou pas alors que les conditions du chômage partiel vont être fortement dégradées à partir du 1er juin. Donc, c’est un faux choix, c’est une fausse liberté.

– On annonce des aides pour les TPE. Quand on discute avec nos contacts dans les TPE, ils se demandent où elles sont passées car ils n’ont rien vu.

– On nous explique depuis plusieurs semaines que le Covid est reconnu en maladie professionnelle, mais il n’y a aucun texte qui en définit les modalités. A cette réunion, certaines organisations syndicales et patronales se réjouissaient de cette mesure et en demandaient certaines extensions. La CGT a expliqué qu’on se réjouit de rien du tout. On ne peut pas demander une extension de quelque chose qui n’existe pas. A ce jour, aucun texte n’a été publié ajoutant le Covid-19 à la liste des pathologies pouvant être reconnues en maladie professionnelle. Nous avons rappelé qu’il est urgent que sorte ce texte mais également qu’ils soient applicables à l’ensemble des salariés. On ne va pas se disputer pour voir quel secteur doit être ajouté ou pas. Ce sont l’ensemble des salariés de l’ensemble des secteurs qui doivent être reconnus.

– Le protocole national de déconfinement prévoit certaines modalités, comme sur la question des masques. Pour la CGT, la question de la gratuité des masques est essentielle dans la période et nous avons réitérer notre demande au Préfet. L’Etat doit permettre d’éviter la mise en concurrence entre entreprises de cette gestion des masques comme entre collectivités.

– Nous avons alerté une fois de plus sur la situation catastrophique des EHPAD et sur la façon dont sont traités nos aînés en 2020 mais également dont sont traités les personnels qui sont censés les prendre en charge. Nous avons rappelé la nécessité d’un dépistage systématique, pour toutes et tous, et pas seulement quand il y a cas avéré de Covid-19. Nous avons rappelé qu’aucune discrimination liée à l’âge ne peut être tolérée en ce qui ce qui concerne l’hospitalisation des personnes âgées.

– Ensuite, concernant la prime pour les hospitaliers annoncée depuis deux mois. On ne répond pas aux revendications des personnels en matière d’effectifs, de salaires et de conditions de travail, en apportant comme réponse une prime qui sera probablement une usine à gaz apportant discriminations et incompréhensions. A ce sujet d’ailleurs le décret sur la prime est sorti ce matin et confirme nos inquiétudes ( Pour consulter le décret : CLIQUER ICI )

– Une organisation syndicale est intervenue en expliquant que ce qui l’inquiétait le plus c’était la fracture numérique. Nous, nous sommes intervenus en expliquant que ce qui nous inquiétait particulièrement c’est la fracture sociale et l’évolution actuelle de notre société notamment en termes de casse du droit du travail ainsi que de casse des libertés individuelles et collectives.

– Certaines organisations sont intervenues par rapport à l’accélération de la mise en place du télétravail, ont demandé un maintien de cette évolution après la crise et ont expliqué que cela offrait plus de libertés. Nous sommes intervenus pour expliquer que ce n’est pas forcément plus de libertés (on en gagne d’un côté, on en perd d’un autre) et qu’il fallait se poser les bonnes questions : quels sont les objectifs recherchés ? Le cadre est-il assez protecteur et sécurisé pour les salariés ? Quels sont les points de vigilances ou les risques de dérives, et comment on y répond ? De nombreuses évolutions vont très vite en utilisant des nouvelles technologies mais derrière il manque des cadres protecteurs, il manque des débats publics sur ces nouvelles questions et il y a des flous juridiques à combler.

– Ensuite, nous avons demandé la fin de cet état d’urgence sanitaire, la fin de cette casse du code du travail. Et nous avons rappelé la situation de 2015 où les mesures d’état d’urgence provisoire avaient été renouvelées plusieurs fois afin d’être entrées dans le droit commun, puis ensuite ont été détournées de leur objectif initial. Et avec ce gouvernement nous sommes particulièrement inquiets.

– Nous devons continuer à mettre la pression comme sur la mise en place des « brigades d’anges gardiens ». Là, le Conseil d’Etat vient d’annuler certaines dispositions. Maintenant, il faudrait aller vers l’annulation totale de cette mesure qui prend la forme d’un contrôle social des populations.

– Pour conclure, nous avons rappelé que toutes nos revendications d’avant crise (effectifs, rémunérations, conditions de travail, services publics, protection sociale, démocratie…) sont plus que jamais d’actualité, puisque la crise actuelle les a rendu encore plus légitimes, davantage de citoyens ont compris qu’elles étaient indispensables, et qu’il y a urgence à y répondre.

>> 2) CONCERNANT LA LUTTE AUX URGENCES DE SISTERON ET LE RASSEMBLEMENT DU 18 MAI

Nous sommes dans une phase de préparation afin d’organiser au mieux une reprise progressive de notre activité revendicative. Nous travaillons notamment sur des propositions concrètes pour l’après. Nous travaillons sur de nombreuses problématiques induites par la gestion catastrophique de la crise. Cependant nous ferons le nécessaire pour soutenir au mieux les luttes en cours.

Ainsi, dans ce cadre, nous serons présents lundi soir (18 mai) à 20h00 devant les urgences de Sisteron pour continuer d’exiger la réouverture des urgences 24h/24 et 7 jours/7.

>> 3) ACTIONS A VENIR

– Une action initiée par la CGT Santé et Action Sociale PACA est en préparation. Elle sera déclinée dans les différents départements de la région… Ce sera le mardi 26 mai. Nous invitons toutes les forces progressistes à y participer. Nous apporterons des précisions dans les prochains jours sur les modalités exactes.
Car c’est maintenant que des décisions doivent être prises pour soutenir et développer le système de santé et les salariés qui y travaillent !

– Une journée nationale devrait être organisée mi-juin, probablement le mardi 16 juin (date à confirmer).

– Une autre journée nationale devrait être organisée mi-juillet, probablement le 14 juillet, où E. Macron veut remettre des médailles aux soignants… Annonce qui ne fait qu’amplifier la colère des hospitaliers comme le fossé qui se creuse entre un pouvoir politique et un peuple.

Bon courage, Bon week-end et bonnes luttes !

>> Pour voir l’article paru dans le magazine « Viva » ainsi que sur leur site Internet lundi 11 mai : CLIQUER ICI

>> Ci-joint l’article du journal « Le Dauphiné Libéré » d’hier matin :
Article Le Dauphiné du 15 mai 2020

8 mai 2020 – Covid-19, monde d’après : Du travail « hors les murs » aux libertés envolées

Société de contrôle et monde d'après

Travail « hors les murs », télémédecine, télétravail, télésurveillance, fin des examens et contrôle continu, primes individualisées, salaire individualisé, bridage d’anges gardiens, restrictions des libertés individuelles… sont quelques unes des problématiques abordées dans cette note en les mettant en lien et en montrant qu’elles font toutes partie d’un même processus que la crise sanitaire actuelle ne fait qu’accélérer.

>> Ci-joint la note de la coordination régionale CGT Santé et Action Sociale PACA du 7 mai 2020 intitulée « Covid-19, monde d’après : Du travail « hors les murs » aux libertés envolées » : CLIQUER ICI

Bonne lecture et bon courage !!!

7 mai 2020 – Covid-19 -A partir de quel âge, on les laisse mourir ?

► Voici quelques articles ou interviews suite à la diffusion de notre lettre ouverte pour alerter sur la situation des EHPAD dans la région :

>> Ci-joint l’article paru dans le quotidien national Hospimedia « La CGT alerte sur la situation catastrophique des EHPAD en PACA » : CLIQUER ICI

>> Ci-joint l’article paru dans La Marseillaise : « La CGT santé et action sociale PACA interpelle le préfet de région et l’ARS » : Article EHPAD CGT PACA La Marseillaise le 25 avril 2020

>> Pour voir l’interview de DICI TV – « Covid-19 : la CGT alerte l’Ars et le préfet de région sur la situation dans les Ehpad », cliquer ci-dessous :

>> Le Dauphiné Libéré – « Ehpad : la CGT tire la sonnette d’alarme » : CLIQUER ICI

>> Le Dauphiné Libéré – CGT Santé Paca : « On est une des régions de France qui a le plus d’Ehpad, on est inquiets » : CLIQUER ICI

>> Ci-joint la lettre ouverte que nous avons adressée au Préfet de Région et au DG de l’ARS PACA : CLIQUER ICI

1er mai 2020 – Journée internationale des travailleuses et des travailleurs

1er mai 2020 CGT

MARIA BLONDEAU (jeune fille assassinée par l’armée, lors d’une marche ouvrière le 1er mai 1891 dans la ville de Fourmies). Pour voir la vidéo, cliquer sur ce lien :

Le Billet d’humeur du jour de Christophe Prudhomme :

« Travailleur.euse

Avant la presse, oubliant l’histoire, désignait le 1er mai comme la Fête du travail alors qu’il s’agit de la Journée internationale des travailleur.euse.s. Pour certains, l’idée qu’il pouvait s’agir d’un gros mot pointait ses oreilles. Mais c’est un joli mot travailleur.euse. D’ailleurs je suis fier d’être un travailleur de la santé en tant que médecin. Le terme salarié.e nous réduit à la rémunération du travail, alors que notre travail ne se limite pas à cela. Nos activités, qu’elles soient rémunérées ou non, participent au fait que nous puissions vivre ensemble en société car le modèle ne peut être l’autarcie de l’ermite.

La crise due au coronavirus semble avoir fait découvrir à certains – au moins dans les discours – qu’un certain nombre de travailleur.euse.s qui constituaient pour eux des coûts avec des charges qu’il fallait réduire, leur étaient indispensables au quotidien. Cela met en lumière ce qu’est la valeur du travail. Certaines tâches sont plus utiles que d’autres, il faut donc d’elles retrouvent leur vraie valeur dans notre société. Qui dit valeur renvoie à une hiérarchie. Alors qui est plus utile dans la période ? Le banquier spécialiste de l’évasion fiscale ou bien la caissière de supermarché, l’infirmière ou le consultant missionné pour restructurer l’hôpital. Aujourd’hui la réponse semble claire et il ne faudra pas l’oublier.

A l’hôpital, dans les EHPAD, dans les établissements accueillant des handicapés et plus généralement dans tout le secteur médicosocial, nous avons besoin de travailleur.euse.s qualifiées car l’essentiel de l’activité repose sur le travail de femmes et d’hommes qui doivent s’occuper d’autres femmes et d’autres hommes qui ont besoin d’eux.

Pour ce 1er mai, encore plus que les autres années, nous manifestons pour réclamer des effectifs supplémentaires pour et de meilleurs salaires pour pouvoir mieux travailler, donc pouvoir mieux vivre.

Dr Christophe Prudhomme »

Pour consulter l’appel commun du 1er mai « Plus jamais ça ! » : CLIQUER ICI