6 juin 2013 – Emplois d’avenir : attention aux dérives !

Les emplois d’avenir partent d’une bonne intention et permettent de faire jouer un rôle social aux établissements. 3240 emplois d’avenir sont prévus dans la fonction publique hospitalière en 2013.

Ce sont principalement des jeunes sans qualification qui sont concernés par le dispositif avec une aide financière de l’État à 75 % du taux horaire brut du smic dans le secteur non marchand pour des contrats à durée déterminée d’au moins 12 mois et d’au plus 36 mois.

Nous sommes favorables à ces emplois d’avenir mais sous certaines conditions :

* Ils doivent bénéficier d’une véritable formation qualifiante. Celui qui n’a pas de qualification doit s’élever d’un niveau. Et celui qui a déjà un niveau de qualification doit accéder à un niveau supplémentaire.
* Au niveau du projet, il faut qu’il y ait un véritable suivi.
* Au niveau de l’insertion dans l’emploi, il faut également qu’il y ait un suivi et que les jeunes ne soient pas lâcher dans la nature. Pour cela, il faut des moyens de suivi : tuteur, pôle emploi…
* Ensuite, il ne faut pas faire du chiffre pour faire du chiffre. Il faut que cela corresponde à des emplois de qualité et il faut que les structures soient en capacité de les accueillir.

Le dispositif connait quelques difficultés de démarrage au niveau national et tous secteurs confondus. Du coup, dès le départ, on parle d’élargir le dispositif au secteur marchand. Et déjà, certains groupes de travail demandent l’élargissement du dispositif aux jeunes diplômés. C’est ce qui devrait se passer si les chiffres ne décollent pas. Mais on s’éloignerait alors de l’objectif de départ…

Concernant le dispositif de formation, l’ANFH est la structure retenue pour gérer les fonds dédiés aux contrats d’avenir dans la fonction publique hospitalière, hors financement du plan de formation. 13 millions d’euros sont prévus à cet effet.

La circulaire du 3 avril 2013 du Ministère des affaires sociales et de la santé fixe les modalités applicables au dispositif des emplois d’avenir pour le secteur sanitaire, social et médico-social. Elle montre une réflexion sur les postes accessibles aux jeunes de faible niveau, qui sont au cœur de ce programme, avec des fiches de postes présentant un certain nombre de métiers, les formations qui lui sont liées :
• aide au service hospitalier
• aide administratif/ve
• aide au service logistique
• aide-ouvrier /ère polyvalent/e
• aide-animateur/trice
• aide au service de recherche clinique
• aide-archiviste
• aide au service d’accueil, d’admission et d’accompagnement du patient
• aide agent/e de cuisine

Un marché a été lancé sous forme d’appel d’offre ouvert avec comme objet : « dans le cadre de l’accompagnement des jeunes en emploi d’avenir, un dispositif de  » tutorat mutualisé externalisé  » au niveau territorial, sera mis en place afin de suivre les jeunes sur leur temps de travail. Cet accompagnement devra se décliner au niveau régional ou infra régional afin de pallier toutes difficultés de mobilité des jeunes. Cet accompagnement pourra s’exercer en établissement et/ou dans les locaux du prestataire. »

Ce qui nous a surpris à la publication du marché au mois d’avril, c’est que le seul critère affiché pour attribuer le marché et choisir le prestataire soit “le Prix le plus bas“. Cela nous fait penser à un accompagnement au rabais pour un contrat au rabais. Le critère indiqué pouvait écarter les prestataires de qualité et envoyer un signal négatif à ceux notamment qui se plaignaient que toute l’attention relative à la mise en place des dispositifs se porte sur l’aspect quantitatif.

Quelques jours plus tard, des modifications étaient apportées à l’annonce du marché : Critère « Qualité » pondéré à 70 % et Critère « Prix » pondéré à 30 %. Ainsi, des exigences de qualité refaisaient surface.

Ce qui semble minimum vu le contexte. En effet, il n’est pas facile d’accueillir ces jeunes gens dans les établissements car il faut mettre en place un tutorat important en supplément de celui apporté aux élèves. Le tuteur devra en plus avoir un lien avec l’extérieur, comme Pôle Emploi.

Recruter des emplois d’avenir signifie non seulement former les jeunes embauchés mais également former les tuteurs sachant qu’il y a déjà des problèmes de personnels et de planning. Dans les cas que nous voyons jusqu’à présent, ce sont des jeunes hors système scolaire à qui il faut redonner un cadre de vie au travail. Compte tenu des difficultés dans les hôpitaux, cet accompagnement semble délicat.

D’où l’importance de dispositifs comme celui de l’ANFH afin d’aider les établissements et les professionnels de santé dans cette démarche.

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