27 juin 2014 – Loi de santé : la CGT redoute l’austérité et la privatisation des soins

La fédération santé et action sociale de la CGT a présenté ce mercredi des propositions pour réformer la protection sociale et le système de santé, à la veille de l’annonce par Marisol Touraine des orientations de sa loi de santé.

Très critique, la CGT santé redoute que ce projet de loi ne se traduise par de nouvelles mesures d’austérité et une « privatisation du système de soins ». Elle demande que soit sanctuarisé le service public hospitalier et que les dépenses de protection sociale soient érigées en priorité nationale.

La CGT plaide par ailleurs pour un service public ambulatoire de proximité (s’appuyant notamment sur les centres de santé) et demande de sortir du « tout paiement à l’acte » en ville, inflationniste à ses yeux.

« Des gains à faire mais pas sur le personnel »

Le principal motif d’inquiétude demeure le sort réservé à l’hôpital public. « Lors de la campagne présidentielle, le candidat Hollande s’était prononcé sans ambiguïté pour l’abrogation de la loi HPST. Or la loi de santé va la conforter », déplore Nathalie Gamiochipi, secrétaire générale de la CGT santé.

La fédération s’insurge contre la préconisation de la Cour des comptes de baisser les effectifs dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur trois, pour modérer l’évolution de la masse salariale. « Oui, il y a des gains à faire sur les hôpitaux, mais pas sur le personnel, juge Michel Anselin, animateur du collectif de rédaction des propositions de la CGT. Selon les chiffres de la FHF, il y a eu une progression de 74 % sur 8 ans des intérêts d’emprunt et de 55 % des dépenses pharmaceutiques alors que la progression des dépenses liées au personnel est de 30 %. »

Tensions

« Les salaires sont en berne et nous vivons dans un contexte de luttes à l’hôpital, dans le médico-social et les établissements privés », affirme Nathalie Gamiochipi. Le Dr Christophe Prudhomme évoque de son côté « le burn-out » de nombreux soignants à l’hôpital et l’émergence d’un « mouvement de colère phénoménal ».

L’urgentiste annonce déjà un mouvement social à la rentrée pour peser sur la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale. « La ministre nous parle depuis plus d’un an de son pacte de confiance mais elle est coupée des réalités, on ne peut plus se contenter de discours », conclut-il.

Source : Le Quotidien du Médecin