11 mai 2015 – Journée mondiale pour la santé au travail : la CES réclame des actes contre les cancers professionnels

À l’occasion de la Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail, célébrée chaque année le 28 avril, la Confédération européenne des syndicats (CES) a dénoncé l’immobilisme de la Commission européenne en matière de lutte contre les cancers professionnels. Le 28 avril, l’organisation syndicale a interpelé directement les instances européennes dans trois villes européennes.

La patience de la CES est manifestement à bout. La directive Agents cancérogènes, le principal instrument permettant de protéger les travailleurs contre l’exposition aux substances cancérogènes et mutagènes sur le lieu de travail, est en cours de révision depuis plus de dix ans. La campagne pour une « meilleure réglementation » menée par la Commission depuis plusieurs années n’aide évidemment pas à faire avancer le dossier.

Cet immobilisme a un coût humain, rappelle la CES dans un communiqué, citant le chiffre de 100.00 décès par an à la suite de cancers liés au travail. La CES estime donc que 150.000 vies ont été perdues dans l’Union européenne depuis l’annonce par la Commission, en octobre 2013, de sa décision de suspendre toutes les initiatives législatives en cours dans le domaine de la santé et sécurité au travail.

« Les mesures de protection des travailleurs contre le cancer et les problèmes de fertilité sont traités comme de la ‘paperasserie’ et qualifiés de ‘fardeau inutile’ pour l’industrie. C’est honteux », a déclaré Bernadette Segol, la secrétaire générale de la CES.

L’organisation syndicale réclame l’adoption par la Commission de valeurs limites d’exposition professionnelle contraignantes pour 50 substances chimiques dangereuses. À ce jour, la directive n’impose des limites d’exposition sur le lieu de travail que pour trois cancérogènes : le benzène, le chlorure de vinyle monomère et les poussières de bois durs. La CES exige également l’extension de la directive aux substances toxiques pour la reproduction.

Le 28 avril, Bernadette Segol a exposé ses griefs lors de rencontres à Strasbourg avec la Commissaire européenne aux Affaires sociales Marianne Thyssen et le président du Parlement européen Martin Schulz. D’autres responsables de la CES ont participé à des actions syndicales à Bruxelles et à Riga.