13 juillet 2015 – Le télétravail : Leurre ou solution miracle ?

CGT télétravail (1)

Le télétravail va progressivement rentrer dans notre secteur d’activité. Nous devons dès à présent mener une réflexion sur ce thème.

Le télétravail fait penser à bien des égard au travail en 12h00.

Il nous faut réfléchir pour quoi on en arrive là, quel est le but. La situation du service public aujourd’hui, la volonté de casser le statut, la volonté de le faire casser de l’intérieur par des personnels qui se disent volontaires pour faire quelque chose qui va à l’encontre de la réglementation.

La situation financière des établissements, les plans de retour à l’équilibre, les suppressions de postes cachés, les conditions de travail qui se dégradent, les charges de travail qui s’intensifient, amènent les agents à vouloir fuir l’hôpital, à être présent le moins possible. Les 12h00 vont dans ce sens. Mais, le télétravail va se développer car il va dans le même sens. Les agents vont préférer travailler à domicile pour les mêmes raisons.

La position de la CGT, même si elle est difficile, doit être claire.
A la CGT, on doit rester le garant de la législation sur le temps de travail.

Nous ne devons pas partir des conséquences mais des causes.
Vouloir fuir le lieu de travail est une des conséquences de toute la mal-vie qui touche les hôpitaux.

Il faut également faire le lien, au niveau interprofessionnel, avec la question du travail le dimanche. Et cela ressemble beaucoup à ce qui s’est passé chez Séphora avec le travail de nuit.

Il s’agit de légiférer pour obtenir des déréglementations favorables aux employeurs, qui n’ont pu être obtenues par le dialogue social.

Les 12h00, l’ouverture des magasins la nuit, le travail le dimanche ou le télétravail sont présentés comme des solutions miracles, mais la réalité est beaucoup plus complexes.

Le télétravail peut pour certains salariés autonomes, non surchargés de travail, avec des accords encadrés et clairs qui en pointent tous les aspects, sur la base du volontariat, limité dans le temps et avec une surveillance et un contrôle par les IRP (instances représentatives du personnel), s’avérer correspondre à des aspirations. Mais il ne doit pas faire l’objet d’une simplification du droit destinée à faire rentrer un maximum de salariés dans un statut de télétravailleur. Les garanties propres aux télétravailleurs doivent être effectives et systématiques de façon à éviter une déréglementation du droit du travail.

Exemple le plus flagrant : les femmes cadres, 
que certains voyaient déjà il y a quelques années 
se ruer sur le télétravail, s’en détournent en raison 
de la disparition du lien social et de la négation des aspects collectifs du travail.

À noter aussi 
que bien des salariés sont en situation de télétravail 
sans le savoir : nombre d’entreprises offrent 
des Smartphone, tablettes et ordinateurs portables 
à leurs salariés afin de pouvoir continuer la journée 
de travail en dehors du temps de travail, dans les transports, le week-end et pendant les congés.

Voilà, c’est un pas de plus vers l’individualisation du travail et vers la casse des repères collectifs. Les risques psychosociaux sont particulièrement mis en avant, car le télétravail peut entraîner un isolement social ou professionnel, un contrôle à distance abusif, ou une tendance à l’« hyperconnexion » des employés.

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