17 janvier 2018 – Licenciements des fonctionnaires : la nouvelle attaque du gouvernement Macron – Interview de Jean-Claude Ghennaï, Secrétaire Général du syndicat CGT du Centre Hospitalier de Manosque

Photo Jean-Claude Ghennaï

Licenciements des fonctionnaires : la nouvelle attaque du gouvernement Macron – Interview de Jean-Claude Ghennaï, Secrétaire Général du syndicat CGT du Centre Hospitalier de Manosque.

« Un décret est en cours de rédaction au ministère de la santé afin d’organiser les licenciements dans les hôpitaux par des suppressions d’emplois. Le projet de décret devrait être présenté à un Conseil Supérieur de la Fonction Publique début 2018. Ce serait la première fois depuis 1986, date du statut, qu’un gouvernement oserait passer à l’acte sur le licenciement des fonctionnaires.

Il y a certainement un lien entre la volonté de sortir ce décret et la volonté de passer de 1000 établissements hospitaliers à 135 GHT (Groupements Hospitaliers de Territoires).

Il y a certainement un lien également entre ce projet et les mesures d’économies imposées comme les 4,2 milliards d’euros dans le budget 2018 pour les dépenses de santé.

Il va être indispensable que tous les syndicats parlent d’une même voix et montre la même détermination face à une attaque d’une telle ampleur et pour s’opposer avec force à ce projet de décret afin qu’il ne sorte pas.

Sur les GHT, ils sont entrain d’appuyer sur tous les leviers en même temps, ce qui risque de faire des ravages.

Ils veulent toujours aller vers le moins-disant, nous on veut toujours aller vers le mieux disant pour les personnels et la population.

Le moins disant pour le peuple signifie bien entendu le maximum pour les 1% les plus riches. D’ailleurs à ce sujet, la France est championne d’Europe du reversement des dividendes aux actionnaires (56 milliards environ). Et c’est le pays qui a connu la plus forte progression dans le monde. C’est la crise pour certains et la fête pour d’autres.

De plus, l’évasion fiscale coûte chaque année 60 à 80 milliards d’euros à la France, soit l’équivalent du budget de l’Éducation nationale. Sur une année, fraude et évasion représentent environ 100 milliards d’euros. Mais il vaut mieux s’occuper du trou de la sécu qui est pour 2017 autour de 5 milliards d’euros.

Si on laisse faire, bientôt, il n’y aura plus de fonctionnaires, plus de syndicats pour les défendre, plus de sécurité sociale, et plus que quelques hôpitaux… Il va falloir que les salariés, et plus globalement les citoyens, comprennent bien ce qui se passe et prennent une position franche dans la mobilisation. »