14 juillet 2012 – Le blues des blouses blanches !!!

De plus en plus d’infirmières viennent nous voir pour nous signaler leur mal être au travail, leur ras le bol. Les conditions de travail se sont dégradées ces dernières années. Les soins sont réalisés à la chaîne, nous disent elles, sans prise en compte des besoins des patients. Le personnel soignant, par manque de temps, se consacre essentiellement aux gestes techniques de soins. Il y aurait ainsi moins de place pour le dialogue avec les patients.

Quand elles nous disent par « manque de temps », cela signifie par « un ajout permanent ou constant de nouvelles taches ». Par exemple, l’adaptation à l’informatique, le tutorat, des gestes techniques toujours nouveaux, l’adaptation permanente à de nouveaux matériels, l’accroissement de certains locaux, et pour compléter le tout : selon la direction pas de suppression de personnel mais on double certaines chambres seules …. chercher l’erreur ou l’horreur …

De plus, pour pallier le manque de main d’œuvre d’infirmières et afin de respecter des objectifs de rentabilité, est appliqué de plus en plus, le « turn-over ». Il s’agit d’un changement fréquent de personnel soignant. Les infirmières se plaignent alors d’un travail très éprouvant, d’un management de mauvaise qualité, et de tensions entre personnels soignants.

Nous souhaiterions que la dégradation des conditions de travail soit davantage prise en compte par la Direction et nous craignons que ses effets soient largement sous-estimés. De plus, les infirmières sont recrutées en qualité de contractuelles contrairement à la grande majorité des hôpitaux qui les emploient statutairement stagiaires. Cette période probatoire est largement suffisante pour l’appréciation réciproque et contribuerait à la sédentarisation des infirmières dont nous manquons cruellement.

C’est dans ce contexte que les nouvelles infirmières arrivent. Mais ont-elles été bien préparées à cette situation ?

La formation d’infirmière a été dégradée. On voit de plus en plus d’infirmières brillantes, arrivant à la fin du cursus scolaire, dire « j’ai peur de prendre mes nouvelles fonctions ». On ne les encadre pas ou très peu…le tutorat semble quasiment inexistant. Ainsi, les nouveaux personnels infirmiers formés ne semblent pas opérationnels pour beaucoup, et les équipes de soins en place n’auront pas forcément le temps de les rassurer, les conseiller, et les encadrer. Mais un tutorat de qualité ne pourra pas s’effectuer dans un contexte de pénurie de personnel. Il ne faudrait pas faire peser la responsabilité du tutorat sur une infirmière déjà au bord de la rupture. Il est nécessaire que l’encadrement et la formation des nouveaux arrivants soient pris en compte dans la charge de travail du tuteur et qu’un temps spécifique leur soit réservé.

De plus, nous regrettons à la CGT la suppression des formations de type professionnelle (remplacées par les formations de type universitaire). Elles étaient nécessaires. Le problème c’est qu’elles n’étaient pas assez reconnues. Nous ne souhaitions pas leur suppression mais leur reconnaissance. La profession est une profession à reconnaissance à Bac+3. Avec les études anciennes, les infirmières étaient formées par leurs pairs. Aujourd’hui, il y a plus de théorie mais il manque un aspect pratique important alors qu’elles seront immédiatement lancées dans le bain.

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