20 septembre 2018 – Du Plan Pauvreté au Plan Santé : les annonces de révolutions (et surtout de manipulations) se succèdent

Plan santé 2022

Emmanuel Macron présentait le 13 septembre son Plan Pauvreté qui entend s’attaquer prioritairement à la pauvreté infantile sans aucun objectif chiffré, en continuant d’exclure les 18/25 ans des minima sociaux, en menant une politique qui va à l’encontre de la création d’emplois…

Or, c’est d’une véritable politique de lutte contre les inégalités qu’il faut mettre en place et d’une politique de redistribution des richesses nationales, il faut stopper la politique de dérégulation du marché du travail, supprimant des protections et précarisant toujours plus de travailleurs.

Une autre « révolution » a été annoncée le 18 septembre, au travers d’un Plan Santé « le Président ambitionne de mettre le patient au cœur du système ». Attention aux annonces qui paraissent répondre à de bons choix mais qui constituent une belle manipulation des mots et des idées : « Suppression du Numerus Clausus! » – « Supprimons la T2A (tarification à l’activité) ! » – « Réseau ville hôpital » – « Centre de santé » – « Hôpital de proximité ». Sur le numerus clausus, le problème, c’est qu’avec la réforme des universités, ce sont désormais les présidences d’universités qui répartissent le nombre des étudiants et les disciplines de leurs différentes facs. La question qui pourrait se poser serait donc de mettre une limite non pas maximale mais au contraire minimale au nombre d’étudiants que nous voulons impérativement dans les formations médicales et les formations paramédicales si non nous n’aurons pas le nombre nécessaire. Avec parcours sup et le manque de financement, la question de la sélection reste posée.

On ne peut pas laisser une liberté totale au niveau des présidences des facs, il parait nécessaire ainsi de mettre en place un niveau minimum.
Cela ne répond pas au manque de médecins dans les hôpitaux et les difficultés d’accès à des soins généralistes.

Sur la T2A, elle n’est pas remise en cause et de toutes façons on reste dans une enveloppe fermée et insuffisante (ONDAM +2,5%).
L’enveloppe supplémentaire (400 millions) est surtout fléché sur la création de 4000 postes d’un nouveau métier « assistant médical », entre la secrétaire et l’infirmière (???). Ainsi les médecins libéraux qui jusque là avaient à leur charge le personnel administratif se voit donner un coup de pouce dont ils n’ont pas forcément besoin financièrement parlant (surtout les spécialistes). Le monde libéral, et surtout les patients, souffrent surtout d’un manque de professionnels sur le terrain et d’une organisation des soins en souffrance.

Sur la question du réseau ville hôpital, centre de santé, hôpital de proximité deux annonces concrètes: 400 généralistes (sur l’ensemble du territoire) financé pour assurer les prises en charge dans les établissements et territoires des zones rurales.
Reste les propositions concernant la « gouvernance », elles vont toujours dans le même sens: éloignement des pouvoirs de décisions, réduction du rôle des salariés, contournement des statuts par la recherche de nouvelles formes juridiques de « coopérations ».

Ces annonces confortent le besoin de mobilisation des salariés et des usagers pour défendre l’ambition d’une politique de santé de haut niveau. La situation est très dégradée, il serait temps de le prendre en compte. Ces ambitions doivent aussi prendre en comptes les besoins dans les EHPAD et services de prises en charge à domicile, les IME, les Foyers de l’Enfance et l’ensemble des services sociaux.


>> Ci-joint le communiqué fédéral sur le Plan Santé : CLIQUER ICI