17 mars 2019 – Pourquoi se mobiliser le 19 mars : Loi Santé, fonction publique, retraites, pouvoir d’achat…

Journée de mobilisation Syndicat CGT

Nous sommes dans une période charnière où ceux qui nous gouvernent ont totalement démissionné, et appliquent en totale soumission l’extrémisme d’un capitalisme « No Limit » malgré tous les dégâts causés sur les populations.

Alors que les inégalités explosent, que la précarité s’accélère, que les travailleurs pauvres se banalisent, que le pouvoir d’achat recule d’année en année, que la souffrance au travail se généralise, ils ont décidé d’accélérer la cadence avec des réformes de fonds majeures afin de transformer en profondeur notre société, nos modes de vie, notre travail, notre bien être, le vivre ensemble…

Ils veulent très rapidement :

– Transférer l’argent de la sécu au capital et modifier son mode de financement (il y a un basculement de plus en plus important des cotisations vers la CSG… Leur volonté est de basculer ensuite de la CSG vers l’impôt…à la source). Si on laisse faire, la sécu sera payée par l’impôt et chaque gouvernement décidera seul chaque fin d’année des budgets alloués. Et sachant que beaucoup de grands groupes se débrouillent pour ne pas payer d’impôt. Il faut exiger avec force que le financement de la sécurité sociale soit assis sur les cotisations !

– Laisser le privé organiser la santé dans les territoires et leur permettre de capter le maximum d’argent (à travers notamment le développement des CPTS qui devront coordonner les soins de proximité, le développement des travailleurs du soins isolés, le développement des entreprises de services accolées aux hôpitaux, le développement des hôtels hospitaliers, le développement des cabines de « télésoins » dans les pharmacies… La santé ne doit pas être une marchandise ! Et ce n’est pas aux groupes industriels à dicter les politiques publiques ! Nous devons exiger avec force une santé 100% publique !

– « Flinguer » environ 300 hôpitaux de proximité en manipulant les mots et en créant un nouveau label « hôpital de proximité » (alors que les dysfonctionnements et les décès pour défaut de prise en charge se multiplient comme à Concarneau ou à Die récemment). Ils veulent amplifier les dégâts sur l’hôpital public en accélérant le renforcement des GHT et les fusions d’établissements… Nous, on exige dans les hôpitaux de proximité : un service d’urgence ouvert 24h/24, avec un SMUR, où aucun citoyen ne doit être à plus de 30 minutes d’un service d’urgence / une maternité de proximité / et la chirurgie ! Nous exigeons une psychiatrie humaniste et solidaire !

– Transformer la médecine collective curative en médecine individualisée et prédictive. C’est le patient qui sera responsable de sa maladie. Les données des citoyens (dont les données de santé) sont en train de devenir la ressource phare du 21ème siècle (comme le pétrole l’était au 20ème siècle), on voit Google qui investit beaucoup d’argent en ce moment pour capter ces nouveaux marchés. Le projet de loi santé en cours ne prévoit aucune protection pour ces données. Il s’agira aussi de déshumaniser les soins et robotiser les personnels comme jamais (avec le développement des nouvelles technologies). Individualiser le rapport à la santé, c’est aussi individualiser son financement. Il nous faut exiger avec détermination que nous devons soigner le malade et non la maladie en découpant les soins ! Il faut remettre au centre : l’humain, le travail d’équipe, une prise en charge globale de la personne ! Les nouvelles technologies doivent être au service de l’humain et non l’inverse !

– Attaquer la reconnaissance des maladies professionnelles et des conséquences sur la santé. Individualiser les risques tout en minimisant les risques liées au travail ou à l’environnement permet de laisser chaque travailleur seul face à ses problèmes de santé. La volonté de supprimer très rapidement les CHSCT dans la fonction publique va également dans ce sens. Ils veulent supprimer toutes les protections des travailleurs. Pour prendre un exemple concret : Ils ont prévu de réviser les positions statutaires de la maladie, les mi-temps thérapeutiques, la mutualisation des médecines du travail… si on les laisse faire, ça va avoir un impact très rapide et très dur sur les agents en maladie. Nous avons besoin d’une prévention des risques solidaire, collective, en tenant compte de l’environnement au travail, avec une médecine du travail et un CHSCT renforcés !

– Transformer le social et le médico-social afin qu’ils puissent se substituer à tout ce que le sanitaire ne fera plus. Et pour cela, ils ont besoin de faire évoluer le social et le médico-social tant sur l’organisation des structures que sur le financement (CPOM / EPRD, Sérafin PH…) mais également sur les diplômes et les qualifications pour les emmener sur le sanitaire (Décret d’août 2018 qui réforment 5 diplômes fondamentaux du social). Non la polyvalence et les glissements de tâches ne sont pas la solution ! Chaque handicap est différent par exemple et nécessite une prise en charge spécifique avec des formations, des qualifications spécifiques ! Nous exigeons l’amélioration des conventions collectives ! Et de véritables moyens supplémentaires pour les EHPAD !

– Attaquer à la hache le statut de la fonction publique, en franchissant toutes les lignes rouges. Ils veulent arriver très rapidement à la mort du statut en s’inspirant fortement de la loi El Khomri mais en allant encore plus loin. Si on les laisse faire ce sont tous les fondements de 1946 et de 1983 qui vont disparaitre. Ils veulent même réviser le périmètre du service public. Pour prendre quelques exemples concrets : ils veulent mettre en place des « contrats de projet » d’une durée entre 2 mois et 6 ans. Ils veulent renforcer le pouvoir disciplinaire des employeurs. ils veulent supprimer la note, qui est directement liée à la rémunération, puisqu’elle impacte fortement la prime de service. Dans les hôpitaux qui ont réalisé en expérimentation cette suppression de note, les études des syndicats CGT montrent une rémunération « à la tête du client » avec des agents, tout en ne changeant rien à leur activité, qui perdent jusqu’à 1000 euros par an. Ces reculs seraient intolérables ! Nous exigeons un vaste plan de titularisation ! Nous exigeons l’égalité femmes-hommes ! Et une fonction publique partout et pour tous !

– En terminer avec le système actuel de retraite pour aller vers « un régime universel par points » avec la suppression de toutes les garanties acquises dans les régimes spéciaux. Si Macron veut casser notre système de retraites par répartition, ce n’est pas pour aller vers du mieux.
Notre système basé sur la solidarité est à défendre, sa réforme basée sur le travailler plus pour gagner moins est à combattre !
Concrètement : Quand les salariés viennent nous voir au local, ils viennent en général avec deux questions sur cette thématique : A votre avis, quand pourrais-je partir à la retraite? Et avec combien pourrais-je partir ? Jusqu’à maintenant, on pouvait leur répondre.
Avec le système à points Macron, s’il est mis en place, on ne pourra plus leur répondre à ces deux questions.
Avec ce « régime universel par points », chaque travailleur amasserait individuellement au cours de sa carrière un capital de points dont la valeur évoluerait chaque année au gré des politiques gouvernementales (on image bien dans quel sens). On ne comptera plus les annuités, toute référence à la durée de cotisation est censée disparaitre. Tout dépendra de la valeur du point.
Pour le Patronat, au delà de faire les poches aux travailleurs, il s’agit de trouver un moyen pour inciter les salariés à travailler au delà des 62 ans. Nous devons porter très fort la défense partout de tous les régimes particuliers, de toutes les conquêtes, et qu’on aille en dessous de rien nulle part !

Et il est d’urgent d’augmenter les salaires pour pouvoir vivre et vieillir dignement, pour plus de justice, et pour accroitre les ressources de la protection sociale !

On voit que toutes les raisons de se mobiliser sont là. Les attaques sont multiples et de grande ampleur, en attaquant à la hache notre modèle social. Il faut qu’on soit en capacité de mobiliser largement sur les semaines qui arrivent à commencer par le 19 mars qui devra être très fort ! Le 19 mars doit donner un signal fort au gouvernement et à tous les extrémistes de l’ultralibéralisme !
Il faut signifier à ce gouvernement qu’il va y avoir une résistance importante et que c’est la CGT qui va l’organiser avec toutes celles et tous ceux qui sont encore debout dans ce pays !
Parallèlement, nous avons besoin de travailler partout sur des stratégies d’information et des stratégies d’actions. Les prochaines semaines seront cruciales. La prise en compte et la mobilisation de chacun sera nécessaire !

    SOYONS NOMBREUSES ET NOMBREUX LE 19 MARS
    A 11H00 A DIGNE LES BAINS
    (place du Général de Gaulle)