19 juin 2019 – La colère et les grèves dans les services d’urgences s’intensifient

Grèves hôpital service Urgences 2019

Il y a des grèves aujourd’hui dans les services d’urgences des hôpitaux du département qui s’amplifient, comme dans de très nombreux autres services en France, parce que nous n’avons plus les moyens aujourd’hui de travailler dans des conditions acceptables que ce soit pour les personnels ou pour les patients.

Des personnels en nombre insuffisant, des agressions, des patients qui attendent un lit pendant des heures parce qu’on a fermé trop de lits, un nombre de passages aux Urgences qui ne cesse d’augmenter, de nombreux dysfonctionnements qui ont provoqué un mouvement de colère tout à fait légitime chez les personnels. Aujourd’hui les personnels sont obligés de jouer à « Tétris » avec les brancards qui sont dans les couloirs dans des conditions indignes.

Aujourd’hui, les dysfonctionnements aux Urgences entrainent une accentuation de l’épuisement professionnel chez les personnels et une surmortalité chez les patients. De nombreuses études montrent que lorsque le patient n’est pas dans un lit dans un délai raisonnable après être passé aux urgences (une heure à une heure et demi après la décision du médecin), il y a une surmortalité (tous patients confondus) de 9%, et pour les patients les plus graves qui peut atteindre 30%. C’est pourquoi il y a de plus en plus de morts sur les brancards.

Une étude récente montre que 85% des médecins urgentistes sont en situation de pré-épuisement professionnel ou de véritable épuisement professionnel. Avec 50% qui pensent qu’ils ne continueront pas leur carrière au delà de 5 à 10 ans.

La situation est telle qu’il faut des mesures pour améliorer les conditions de travail à la fois pour les patients et pour les personnels.

Pour pouvoir travailler dans des conditions de sécurité, tant pour les personnels que pour les patients, l’association professionnelle Samu-Urgences de France a publié un référentiel en 2011 (avec tous les types d’emplois concernant les services des Urgences). Aujourd’hui, tous les services d’Urgences en grève se basent sur ce référentiel pour réclamer des effectifs supplémentaires.

Cet écrit n’a pas été élaboré par la CGT, mais son utilisation peut aider notre organisation à légitimer les revendications des personnels autant auprès des directions que des tutelles. Il ne s’agit pas « d’élucubrations maximalistes » de la CGT, mais bien des effectifs jugés comme absolument nécessaires pour pouvoir travailler dans des conditions de sécurité, tant pour les personnels que pour les patients pris en charge.

Face à la pression très importante la ministre Buzyn vient d’annoncer le déblocage de 70 millions d’euros.

Dedans, il y a seulement 15 millions d’euros pour des emplois. Etant donné qu’un poste en moyenne représente un peu plus de 40 000 euros (salaire et cotisations sociales), cela ferait 350 postes pour toute la France. Cela équivaut à un demi-poste par service, c’est ridicule, ce n’est pas assez !

Sur les 55 millions d’euros restant, c’est pour la prime. La prime c’est toujours bon à prendre, mais ce n’est qu’une prime de 100 euros alors que la revendication nationale est de 300 euros mensuel. Et en fonction des accords locaux existants, ce n’est pas sur que tout le monde la toucherait en plus.

Ces mesures vont dans le bon sens, mais sont largement insuffisantes, c’est pourquoi le mouvement de grève continue de s’intensifier. Et c’est une très bonne chose, la pression doit continuer à grandir !


POUR CONSULTER LE REFERENTIEL SAMU – URGENCES DE FRANCE : CLIQUER ICI