29 juillet 2019 – Manquements graves aux normes incendie dans les hôpitaux

Sécurité incendie dans les hôpitaux

A force de comprimer les budgets de la santé et du social, on ne met pas de clim dans les chambres des EHPAD, on ne remplace pas les personnels malades, on met en place des fusions d’établissements, on ferme des services… et on ferme les yeux sur la sécurité incendie…

Dans le JDD (Journal Du Dimanche) du 27 juillet, on trouve un grand dossier sur les « manquements graves aux normes incendie dans les hôpitaux ».

Il est expliqué que de nombreux établissements hospitaliers ne respectent pas les normes de sécurité incendie au risque de conséquences catastrophiques. En dépit des investissements réalisés, le problème perdure et fait l’objet d’un persistant silence des autorités.

Il fait par exemple état de 20 établissements des hôpitaux de Paris qui seraient frappés d’un avis défavorable de la commission de sécurité incendie.

Il fait état de « rire nerveux » et « d’une grande crainte » des interlocuteurs interrogés au sein du CHU de la Timone à Marseille. « En cas de départ de feu, plus de mille personnes pourraient se retrouver piégées dans les locaux vétustes de cet immeuble de grande hauteur. En 2017, la sous-commission de sécurité des Bouches-du-Rhône a émis un avis défavorable à son exploitation. »

Et un peu partout en France, ce serait le cas. « Difficile d’estimer le nombre d’hôpitaux, de cliniques ou d’Ehpad qui continuent de recevoir des malades malgré un avis défavorable de la commission de sécurité incendie. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le ministère de la Santé l’ignore. »

Dans un contexte de restrictions budgétaires et d’économies sur la santé des personnels et des citoyens, il faut faire des choix semble-t-il. « Deux mois et demi après la tragédie de Notre-Dame, faut-il s’inquiéter des libertés prises par endroits avec la réglementation? Le fait que les comptes des hôpitaux soient déficitaires ne les conduirait-il pas à rogner sur leurs dépenses de maintenance, voire à renoncer à des chantiers colossaux dont le coût se chiffre souvent en dizaines de millions d’euros? Pourtant le ministère de l’Intérieur assure que les conditions de sécurités exigées en France sont les plus strictes qui soient et se veut rassurant. »

Il n’y a bien que lui qui soit rassuré !
Si le prochain projet de loi de financement de la sécu (PLFSS) ne change pas de cap, et ne donne pas une bouffée d’air aux hôpitaux (avec des moyens supplémentaires), on va être très mal !