17 août 2020 – Covid-19 : une possible pénurie de gants inquiète les professionnels de santé

1283. Covid-19 pénurie de gants (1)

1283. Covid-19 pénurie de gants (2)


Publié le 11/08/2020 – Le Point

Après le gel hydroalcoolique et les masques jetables, un autre produit indispensable à la lutte contre l’épidémie de coronavirus se raréfie progressivement : les gants. France Info a ainsi recueilli les témoignages de professionnels de santé inquiets.

En cause, notamment, « les tests PCR à domicile [qui] s’accélèrent », selon Jean-Michel Elvira, ancien président de l’Onsil, l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux. Ce dernier prévient d’ailleurs : « Si nous n’avons plus de gants, nous arrêterons de faire des tests PCR. » Et d’ajouter : « Nos fournisseurs habituels sont en rupture de stock et les prix explosent. » L’infirmier détaille aussi qu’il avait l’habitude de se procurer des gants à un prix compris « entre quatre et cinq euros la boîte de 100. Aujourd’hui, ils coûtent entre 13 et 15 euros… Quand on en trouve. »


Le risque d’un « mésusage des gants »

Les autorités ont elles aussi constaté cette pénurie à venir. La Direction générale de la santé (DGS) évoque ainsi une « hausse de la consommation, entre cinq et 20 fois la demande normale selon le type d’EPI (équipement de protection individuelle) ». Du côté des producteurs, la Malaysian Rubber Glove Manufacturers Association (Margma), un regroupement de fabricants de gants en caoutchouc malaisien qui produit environ 20 % des gants en latex vendus dans le monde, anticipe une hausse de 20 % de la demande mondiale.

En France, la DGS a donc sollicité la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) afin qu’elle dresse une série de « mesures d’utilisation de gants à mettre en place dans le cas d’une éventuelle pénurie », selon le Dr Bruno Grandbastien, président de la SF2H. Le médecin précise que « la réalisation d’un test PCR est un geste qui nécessite le port de gants, car il y a un contact avec la muqueuse nasale. Tout comme la prise de sang ». En revanche, « il n’est pas utile de porter des gants pour la prise en charge d’un patient ou d’un résident d’un Ehpad par exemple », rappelle-t-il. « Un mésusage des gants à usage unique contribue à augmenter les risques d’autocontamination. Le recours à la friction hydroalcoolique est à privilégier », alerte encore le président de SF2H.