6 février 2014 – Interview de Jean-François Pellarey, Président du collectif « Pour une réa à Manosque ».

Sans la Réanimation à Manoque, on perd 20 vies par an.
(Chiffre basé sur la méthodologie de l’étude menée, sous l’égide du ministère de la santé, par le CHU de Poitiers, dont les résultats sont parus en février 2012).

Les représentants de l’Etat, les parlementaires et l’ARS sont au courant de ces chiffres mais essaient de les camoufler. Il est insupportable qu’il ne soit pas décidé politiquement d’ouvrir ce service de réanimation pour mettre un terme à ces 20 vies de perte annuelle entre le département du 04 et le haut Var.

Cependant les équipes pluridisciplinaires médicales et paramédicales déploient tous les moyens pour répondre à ces pathologies nécessitant une réanimation avant l’évacuation des patients dans le 13. Département limitrophe dont les places sont également limitées, donc fréquemment saturées.

La réanimation pour un hôpital est quelque chose d’assez essentiel pour son développement et son attractivité. Non seulement pour les patients du 04 et du Haut Var, qui éviteront d’aller sur des hôpitaux à Marseille ou à Aix en Provence et de creuser la fuite vers les grands centres hospitaliers. Mais également attractif pour faire venir d’excellents professionnels, jeunes, dans des nouveaux secteurs, qui jusqu’à maintenant ne pouvaient pas être pris en charge par l’hôpital de Manosque parce qu’il n’y avait pas de réanimation. S’il y a des gestes techniques qu’on ne peut pas réaliser faute de réanimation, des pontes de Marseille ou ailleurs viennent faire leurs courses sur l’hôpital de Manosque, pour rapatrier des patients du 04 ou du Haut Var et les opérer dans les hôpitaux de Marseille par exemple.

Un autre point important, c’est l’aménagement du territoire. A partir du moment où il y a un service utile aux populations qui s’ouvre, évidemment on empêche la désertification, on empêche l’exode rural des populations, et on permet d’attirer des entreprises, des services, des activités sur le département, parce qu’on répond à une préoccupation majeure des français, c’est l’accès à des soins et à une santé de qualité.

Ensuite, il y a quand même ITER qui s’installe en PACA avec 4000 salariés qui vont arriver d’ici quelques mois, avec l’hôpital de Manosque qui est l’hôpital référent de ce site, et qui n’a pas de service de réanimation alors qu’on en a besoin. On s’est aperçu que dans tous les endroits où on mettait en place des chantiers de cette importance, il fallait une réanimation : c’est l’un des plus gros chantiers de la Planète. On va accroître les populations et les risques puisqu’on va se retrouver avec des salariés originaires des quatre coins de la planète avec des pathologies qu’on ne rencontre pas forcément dans notre département. Avec un chantier de cette importance et les centaines de tonnes que vont représenter tous les matériaux, transportés avec les risques d’accident du travail qu’il pourra y avoir, sans parler de l’accident nucléaire qui est encore une autre dimension. En tout état de cause, il est évident aujourd’hui que c’est être totalement irresponsable de ne pas envisager d’avoir un service de réanimation au regard de ce que va représenter ce chantier.

D’ailleurs, le précédent directeur général d’ITER international, Monsieur IKEDA avait bien senti le problème et avait écrit en 2009 au Premier Ministre et à la Ministre de la Santé sur ce problème là, en espérant que le service de ranimation viendrait à l’hôpital de Manosque.

Il faut rappeler enfin que sur le projet médical d’établissement qui se finissait en 2013, l’hôpital de Manosque avec son Conseil d’Administration, sa Commission Médicale d’Etablissement, et toutes les structures de l’hôpital, avait demandé un service de réanimation.

Enfin, à titre de comparaison, et sans mettre de la hiérarchie sur les dégâts que cela cause dans les familles, il y a plus de décès dans le 04 et le haut var liés au manque de réanimation que liés aux accidents sur les routes. Les derniers chiffres officiels datant de 2012 font état de 19 morts. Nous ne disons pas qu’il faut prioriser l’un par rapport à l’autre, parce qu’il y en a un qui est plus important que l’autre. Nous demandons l’éradication de ces chiffres dans les deux secteurs, aussi bien la sécurité routière que la sécurité sanitaire et la santé des citoyens. On exige à un moment donné que l’attention de l’Etat soit aussi importante et affutée sur les problèmes liés au manque de réanimation que sur ceux de la sécurité routière. Par exemple, une Préfète sensibilisée tous les week-ends sur la sécurité routière avec des contrôles radar sur la vitesse et sur le taux d’alcoolémie, pourrait également se préoccuper des 20 décès liés au manque de réanimation.

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