7 mars 2014 – Une surcharge de travail des infirmier(e)s fait augmenter la mortalité hospitalière

Le risque de mourir des suites d’une chirurgie courante est plus important lorsque les patients sont pris en charge dans des hôpitaux où les infirmier(e)s ont une charge de travail importante, selon cette étude conduite dans neuf pays européens et publiée la semaine dernière dans le « Lancet ».

À chaque fois que l’on ajoute un patient à la charge de travail moyenne des infirmièr(e)s, le risque de décès dans les 30 jours est augmenté de 7 %. C’est le résultat obtenu par Linda Aiken de l’école d’infirmière de l’université de Pennsylvanie et ses collègues européens.

« Les mesures d’austérité et les réformes des systèmes de santé visant à réduire les dépenses hospitalières ont des conséquences sur les patients », estiment les auteurs dans leur introduction. Ils ont analysé les données de plus de 420 000 patients hospitalisés au moins deux jours pour un acte de chirurgie générale, vasculaire ou orthopédique dans 9 pays européens ayant participé à l’étude RN4CAST (la France n’en faisant pas partie).

Le but premier de RN4CAST était de fournir un support d’information à la politique à mener vis-à-vis de la dotation en infirmier(e) des établissements de santé. Des questionnaires remplis par plus de 26 500 infirmier(e)s ont permis de quantifier le nombre moyen de patients par infirmier(e)s ainsi que leur niveau de formation.

Cette étude montre également que la mortalité hospitalière est également directement impactée par le niveau moyen de formation des infirmier(e)s. Pour chaque tranche de 10 % supplémentaire d’infirmiers ayant l’équivalent d’une licence dans un établissement, le risque de mourir dans les 30 jours qui suivent l’hospitalisation diminue de 7 %.