17 décembre 2014 – Intervention de Cédric Volait, Coordinateur Régional PACA, sur la qualité de la vie syndicale lors du CNF (Comité National Fédéral) des 11 et 12 décembre 2014

Il nous faut vraiment améliorer notre qualité de vie syndicale pour être encore plus performant lors des prochaines élections. En effet, l’amélioration de notre vie syndicale est un paramètre essentiel, un élément incontournable, un objectif déterminant pour notre démarche et le rapport de force à construire, pour porter haut et fort les revendications des salariés, privés d’emploi et retraités, pour gagner ensemble des luttes, mais aussi pour palier aux nombreux départs que nous allons connaitre dans les prochaines années.

Nous devons améliorer nos savoirs, savoir-faire et savoir faire faire. Cette dimension doit être considérée sur l’ensemble des aspects techniques que ce soit en matière de rédaction des statuts, négociation des protocoles électoraux etc.… en résumé réfléchir à mieux maîtriser les différentes formes d’organisation à structurer dans un souci d’efficacité syndicale.

Nous devons préciser, dans toutes nos structures, nos règles de vie syndicale afin de gagner en efficacité et en transparence.

Concernant la syndicalisation :

Nous devons mettre en place deux types de plans de syndicalisation : un pour les endroits où nous sommes présents, et un autre pour les endroits où nous sommes absents.
Ce plan de syndicalisation doit être constitué d’un état des lieux approfondi avec les forces en présence, l’analyse des résultats, les catégories de salariés et leur évolution, la nature des emplois, les problématiques des secteurs concernés…
Se fixer ensuite des objectifs concrets par secteur et des points d’étape.
Nos efforts devront être proportionnels aux objectifs escomptés.
Il nous faut ensuite élaborer un plan de travail où seront définis les actions à mener par services, un calendrier, une répartition des tâches entre militant, une répartition du temps syndical consacré à la syndicalisation. Il faudra également mesurer les avancées, pointer et analyser les résistances et les difficultés et apporter des modifications en fonction des réalités; réajuster si besoin. Un point qui est également très important, ce sera de faire connaître les résultats et de positiver notre travail auprès des syndiqués, des salariés, et des structures de la CGT. La syndicalisation doit associer notre objectif revendicatif et la réponse individuelle, c’est en travaillant ces deux dimensions que nous gagnerons confiance, écoute, valeurs et la prise de conscience politique des salariés.

Concernant la formation syndicale :

Nous devons augmenter le nombre de formations auprès des nouveaux syndiqués. De partout la formation d’accueil doit être une priorité.
Nous devons moderniser nos formations et savoir innover en proposant de nouveaux modules.
Je pense qu’il est important d’organiser des formations « Qualité de la vie syndicale » à destination des syndicats et des militants afin de les sensibiliser :
* à l’importance de la vie syndicale
* à la nécessité de mieux travailler tous ensemble dans la CGT et afin que chacun puisse y trouver sa place
* à la non concentration des mandats
* à la démocratie participative

Sur les réflexions plus techniques, il me semble important de développer les formations régionales. C’est un échelon qui permet de ne pas trop s’éloigner tout en profitant des compétences et de l’expérience des collègues des différents départements. Il peut être intéressant par exemple de mettre en place des formations sur l’EPRD, les commissions de réforme, , les conventions collectives, les CHSCT, le CGOS, l’ANFH etc…en résumé mutualiser nos moyens pour être plus performants de partout.

Concernant les heures d’informations syndicales :

Il y a une information qui peut être réalisée en 1h00 ou en 2h00 et qui intéresse fortement les salariés, c’est celle sur la fiche de paie. Le conseil que je donnerai c’est d’y intégrer trois volets :
* Des explications techniques sur la fiche de paie.
* Un aspect plus politique où sont abordés nos revendications et notre conception des différents éléments qu’on y retrouve.
* Et enfin, un aspect historique où on explique que chaque ligne est le fruit de luttes et de victoires pour lesquelles la CGT a été en première ligne.

Concernant la communication :

Si on part du principe que chacun compte pour un, il faut que chacun soit informé au même niveau.
Nous devons donner les éléments à tous les syndicats et tous les syndiqués pour les armer dans leurs boites. Il nous faut également sensibiliser chaque syndicat aux enjeux de la communication.
Nous devons travailler avec nos élus et mandatés sur les principes et sur la méthodologie afin de les rendre plus efficaces lors des instances en termes de préparation, participation et restitution. Si nécessaire, mettre en place des modules au niveau de l’USD ou de l’UD afin de permettre à nos élus et mandatés d’être plus à l’aise dans les instances, plus efficaces et rendre leur travail plus visible auprès des salariés. Là aussi il nous faut mutualiser, en mettant en place, par exemple, un blog par groupe.

Je voudrais dire un mot sur les journaux syndicaux. Je trouve qu’avoir un journal du syndicat au niveau local en lien direct avec les réalités de terrain est quelque chose de très important pour les salariés. Les salariés sont très demandeurs de ce genre de communication, bien plus qu’un tract ou des infos nationales.
De plus, il faut davantage mettre des fichiers dans des formats modifiables à la disposition des syndicats. Nous devons privilégier des documents de qualité personnalisables. Nous devons améliorer nos boîtes à outils départementales et nationales.

Pour conclure, je dirais que nous devons améliorer notre organisation et notre façon de travailler. L’idéal serait d’avoir dans chaque syndicat:
un référent syndicalisation et de mettre en place un plan de syndicalisation. Avoir un référent formation syndicale et élaborer un plan de formation. Avoir un référent communication et réaliser un plan de communication etc…
Mais, on ne s’improvise pas concepteur de plans de syndicalisation, de formation ou de communication. Là encore, nous devons mutualiser les moyens et identifier nos militants à la pointe dans ces secteurs et capables d’accompagner les syndicats.

Enfin, il ne suffit pas de faire des adhérents, il faut aussi les garder. Quelqu’un qui adhère à la CGT, c’est quelqu’un qui a un espoir de voir ses conditions de travail s’améliorer. Et quelqu’un qui rend sa carte, c’est quelqu’un qui n’a pas vu ses espoirs aboutir.
Voilà, c’était quelques conseils pour cette nouvelle année. Merci de votre attention.