12 mai 2017 – Les Risques Psychosociaux (RPS) en augmentation dans les hôpitaux des régions PACA et Languedoc Roussillon

807. RPS CGT Santé hôpital PACA

Les délégations ANFH PACA et Languedoc-Roussillon ont lancé en 2013 une étude sur les RPS (Risques Psychosociaux) auprès des agents des principaux établissements des deux régions. Cette analyse comportait également des prestations de formations, d’accompagnement et de conseils afin d’affiner l’analyse des causes mais également travailler sur des préconisations et sur des plans de travail pour prévenir les risques de RPS.

En 2016, soit 3 ans plus tard, l’ANFH a renouvelé cette enquête auprès des établissements des deux régions pour évaluer les politiques de prévention RPS mises en place. 35% des agents ont répondu à cette enquête, un taux très correct pour ce type d’enquête, soit 27 000 agents sur 80 000 possibles. De manière générale, la participation à l’enquête s’est accrue considérablement entre 2013 et 2016, traduisant une volonté des agents de s’exprimer sur leurs conditions de travail.

Les résultats de ces deux enquêtes révèlent une dégradation de la situation entre 2013 et 2016 malgré les plans de travail mis en place.
Alors que 32% des agents se disaient bien au travail en 2013, plus que 27% des agents se disent bien en 2016.
Les agents en mal être au travail étaient 30% en 2013, ils sont 33% en 2016.
Les agents en grande souffrance passent de 6% en 2013 à 7% en 2016. Ce chiffre est très inquiétant, cela signifie que pour un établissement de 1000 agents, 60 agents étaient en grande souffrance en 2013, et qu’ils sont 70 en 2017.

L’analyse de ces deux enquêtes met en avant comme principaux facteurs de dégradation :
– Une charge de travail ressentie comme plus importante
– Un conflit de valeurs plus prégnant qui se traduit par un sentiment d’incohérence entre la manière d’exercer son travail et ses valeurs personnelles
– Un sentiment de dégradation des conditions de travail
– Un sentiment d’insécurité face à l’avenir avec une difficulté à se projeter au sein de l’établissement

Malgré les difficultés rencontrées, il demeure un point très positif : un attachement au métier très important et une grande satisfaction de la relation avec les patients.

Ces chiffres ne nous étonnent pas et reflètent ce que les syndicats CGT rencontrent au quotidien. Quand on voit la ministre Touraine annoncer, fin 2016, un plan national « QVT » (Qualité de Vie au Travail) le jour où étaient votées à l’assemblée nationale des coupes budgétaires dans la santé et la protection sociale, il ne faut pas être un expert pour comprendre qu’il faut arrêter de prendre les soignants pour des imbéciles. C’est pour cela que la CGT demande l’arrêt de la casse des hôpitaux (au travers notamment de l’abrogation des Loi HPST et Touraine comme l’arrêt de la mise en place des GHT), et demande des moyens supplémentaires au regard de l’augmentation de la démographie, de l’accroissement de l’activité, de la souffrance des personnels constatées dans les établissements et du recul de l’offre de soins sur le territoire.