4 mai 2019 – Stoppons tous ensemble les vrais casseurs des hôpitaux et des services publics !

Jamais le gouvernement n’avait semblé aussi soucieux de la préservation de l’hôpital qu’en ce soir du 1er Mai. Pendant toute la soirée et dans la matinée, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, la ministre de la santé Agnès Buzyn et la direction de l’AP-HP ont assuré que l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière avait été « attaqué » par des manifestants violents, que des soignants avaient été « agressés » et que « nos forces de l’ordre » avaient « sauvé le service de réanimation ». C’était un mensonge du pouvoir, ainsi que certains médias indépendants l’ont documenté (oui, il y en a encore un peu), ainsi que de nombreux témoignages de soignants et vidéos sur les réseaux sociaux.

Ces différents éléments et enquêtes démontrent qu’il n’en a rien été : les « attaquants violents » menaçant l’hôpital public étaient en fait quelques dizaines de manifestants essayant d’échapper aux gaz lacrymogènes, poursuivis selon la doctrine sécuritaire du nouveau préfet Lallement, jusque dans les jardins de l’hôpital par une escouade de CRS et de « voltigeurs ». Aucune dégradation n’a été commise. Certains ont été frappés par des policiers et placés en garde à vue avant d’être tous relâchés, sans poursuite, après 24 heures.

Le rôle des principaux médias dans cet épisode est scandaleux pour la plupart d’entre eux ayant choisi de faire tourner en boucle la version gouvernementale, même en connaissance de cause.

Ce mensonge assumé marque une nouvelle escalade dans la stratégie du gouvernement, assumant délibérément la dégradation de la parole et de la chose publique, mettant à mal les relations avec les syndicats. Car au-delà de son caractère dynamique et loin d’être résigné, ce 1er Mai fut aussi marqué par un fait inédit : les forces syndicales qui défilaient ont été attaquées par les forces de l’ordre. « Cela ne nous était jamais arrivé auparavant », expliquent ensemble la CGT, FO, la FSU et Solidaires.

Avant la visite d’Agnès Buzyn à la Pitié-Salpêtrière le 2 mai, la direction de l’AP-HP a exigé que les banderoles signalant la grève des services d’urgence de l’hôpital soient décrochées. Dix-sept services d’urgence sur vingt-cinq à Paris sont en grève depuis plusieurs semaines pour dénoncer un manque de moyens matériels et humains. La grève est en train de s’étendre dans toute la France.

Lors de sa conférence du 25 avril, Emmanuel Macron a promis qu’il n’y aurait plus de fermetures d’hôpitaux jusqu’à la fin de son mandat, sans revenir pourtant sur la politique d’austérité imposée à l’hôpital public. Pas de fermeture d’hôpital peut être, mais des fermetures de services, les uns derrière les autres : maternités, chirurgies, pédiatries, urgences… une atrophie systématique qui conduit à l’asphyxie programmée de l’hôpital public. « Un assassinat du territoire », dénoncent de nombreux élus sur le terrain. Dans nos territoires, par exemple, il faut faire de plus en plus de route pour atteindre la maternité la plus proche. Les accouchements réalisés dans des conditions catastrophiques se multiplient. Ces situations de mise en danger des femmes se retrouvent désormais partout en France, au fur et à mesure que les hôpitaux de proximité ferment.

C’est sur cette casse de l’hôpital public, bien plus réelle que des casseurs d’hôpital fantasmé, que l’on aimerait entendre le gouvernement.


Mobilisons nous massivement le 9 mai pour la défense des services publics et imposer d’autres choix de société !

VIDEO – CLIQUER CI-DESSOUS :

La France, le pays des lumières en panne d’électricité ? Voici un journaliste qui sort du lot, apporte son rayon de lumière mais aussi de courage rendant mal à l’aise tous les autres « journalistes » sur le plateau qui voudraient bien rapidement changer de sujet.