18 novembre 2019 – Rapport d’actualité de la coordination régionale CGT Santé et Action Sociale PACA du 8 novembre 2019 à Toulon

Gilets jaunes syndicats unis grève le 5 décembre 2019

Le 15 octobre, lors de la manifestation parisienne, on a vu la répression policière s’abattre sur les pompiers, qui est probablement le métier auquel les français sont le plus attachés. C’est assez révélateur de la conception du pouvoir de ce gouvernement qui ne veut répondre à la colère du peuple, à la souffrance des populations uniquement par une répression qui ne cesse de monter en puissance que ce soit au travers de lois répressives, des violences policières et des violences judiciaires. Cette stratégie de la peur du pouvoir veut ancrer dans la tête des citoyens qu’aujourd’hui manifester est dangereux et qu’on peut se faire tirer dessus ou se retrouver en garde à vue. Comme en témoigne l’interpellation musclée du secrétaire de l’UD CGT du 93 il y a quelques jours. Aujourd’hui tenir une banderole « Halte à la casse des services publics » est devenu criminel. On pourrait citer le traitement qui est fait aux gilets jaunes depuis plusieurs mois (mutilés et harcelés) pour revendiquer un monde meilleur, on pourrait citer le gazage à bout portant des manifestants lors de la marche pour le climat, des militants frappés en train de distribuer des tracts, des délégués syndicaux en garde à vue, un biologiste arrêté alors qu’ils faisaient des études sur le contenu des gaz lacrymogènes… Ce ne sont pas quelques dérives mais bien un changement de système qui se met en place.

Avant de revenir en France, si on fait un zoom sur la situation internationale, on s’aperçoit que cette politique ultralibérale agressive et autoritariste crée une situation explosive un peu partout. Avec des peuples qui revendiquent le droit d’exister, le droit d’être entendu comme en témoigne ce qui passe actuellement en Equateur, au Chili, au Liban, à Barcelone ou à Hong Kong. Cette extrême brutalité des politiques menées conduisent et vont de plus en plus conduire à des révoltes populaires. La pression mises sur les Etats par le FMI, comme le chantage de prêts accordés en fonction de mesures drastiques et antisociales envers les populations, multiplie les zones de conflits. On pourrait également citer la crise humanitaire au Venezuela provoquée par les sanctions unilatérales des Etats-Unis, en dehors de tout cadre légal et à l’encontre du droit international, afin d’affamé le peuple, pour qu’il se retourne contre Maduro. Et Macron est très mal à l’aise dans cette situation où il soutient Juan Guaido qui s’est auto proclamé Président au travers d’une stratégie qui n’a pas marché, puisqu’il n’a été suivi ni par le peuple ni par l’armée.

Toujours au niveau international, Facebook a le projet de créer une monnaie Libra qui pourrait court-circuiter les puissances publiques. Elle pourrait devenir la monnaie de référence de 2,5 milliards d’utilisateurs. D’autre part, Facebook a un autre projet incroyable, celui de créer une cour suprême qui serait indépendante de tout Etat et qui énoncerait ce qui est possible ou ce qui n’est pas possible au regard de la vérité. C’est gravissime !
A ce sujet, il est important de s’intéresser au propos de Peter Thiel, fondateur de Paypal, actionnaire important de Facebook et conseiller de Donald Trump, il a dit récemment : « il faut supprimer la démocratie qui empêche le marché de fonctionner »… »Il faut supprimer la politique qui ne sert à rien »… »et il faut s’appuyer sur l’efficacité fonctionnelle du calcul ». Et Facebook, avec Libra et la cour suprême, se situe dans un processus afin de supprimer toutes puissances publiques, toute régulation, et qui considère que le marché est le seul champ de référence rationnel, qu’il est intégralement calculable et que tout doit être soumis au calcul.
Là encore il s’agit d’une volonté de réforme systémique à l’échelle mondiale, l’autoritarisme croissant du libéralisme a besoin de renforcer et d’unifier les contrôles de masse.

Nous vivons une mutation importante de nos sociétés où les plateformes, dont les principales sont les GAFA, qui en tant que puissances planétaires, imposent de plus en plus leur puissance. Cela est très inquiétant, et ce qu’il est tout autant c’est le manque de débats d’idée sur ces questions.

Nous avons des blocs très inquiétants qui se mettent en place d’un côté en Chine un totalitarisme algorithmique où les citoyens par exemple sont évalués avec le crédit social chinois, et d’un autre côté un bloc occidental sous gouvernance américaine qui est en train de prendre une direction similaire mais plus perfide. En Chine cela se voit, même ils le disent dans les discours (en signifiant par exemple que les nouvelles technologies améliore de manière considérable le contrôle de masse), alors qu’en Occident, ils le font mais ne le disent pas, c’est plus caché, plus hypocrite. Avec par exemple Facebook qui se substitue à l’Etat comme puissance de contrôle. Quand on voit que le Président Macron a reçu deux fois d’affilée Marc Zuckerberg le PDG de Facebook, et semble s’accommoder de ses analyses c’est aussi extrêmement préoccupant.
Nous sommes entrain de passer d’une société de contrôle à une société d’hyper contrôle. Cela se traduit pas ce que Bernard Stiegler appelle la « servitude volontaire automatisé ».

Et ce qui se passe actuellement du côté de la Silicon Valley est tout aussi inquiétant que ce qui se passe en Chine. Il faut dépasser les diversions (regarder ailleurs pour ne pas voir ce qui se passe chez nous) et dépasser l’émotionnel du moment pour passer à de véritables analyses pour produire des alternatives à ce monde qu’ils nous imposent. Et il faut produire de nouveaux modes de réflexion qui sont indispensables à la production de nouveaux modes d’action.

Nous avons besoin d’avoir des analyses plus approfondies sur ces questions essentielles. Il faut se servir du calcul, des algorithmes, non pas pour asservir ou prolétariser la population, mais au contraire pour déprolétariser les personnes et revenir également à une revalorisation des savoirs et des savoir-faire.

La situation financière dans le monde est actuellement très dangereuse. De nombreux spécialistes financiers expliquent de plus en plus qu’il suffira d’un grain de sable pour que tout s’écroule. Et les Etats auront moins de marges de manœuvre qu’en 2008 pour réinjecter des masses considérables d’argent.

La situation climatique est également très dangereuse, et de plus en plus de personnes dans le monde en ont conscience. Antonio Gutterez, le secrétaire général des Nations Unis a expliqué récemment que nous nous approchons du bord du gouffre et qu’il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard pour agir. En un siècle, la planète a perdu 70% de sa diversité biologique. Si rien n’est fait, à court terme, c’est quoi la solution ? Le « survivalisme » comme aux Etats-Unis où les citoyens achètent tous des armes, même des armes lourdes… et se construisent des Bunkers ? Il faut être lucide, il ne faut pas faire de déni mais au contraire travailler à la production de quelques choses de nouveaux… Et il faut ouvrir des perspectives… Cela devrait commencer par faire un vrai bilan de la situation, une vraie critique…

A noter une révolution extrêmement négative qui se prépare La 5G avec une multiplicité énormes des relais ainsi qu’une multiplication énormes des fréquences. Nous allons tous être percuté :
– Cela va avoir un impact sanitaire pour les citoyens
– Cela va avoir un impact sur le monde du travail phénoménal qu’on ne mesure pas encore
– Cela va accélérer la mort de la biodiversité

Et en France ?
Peut-on encore parler de démocratie quand la presse n’est plus libre et indépendante ? Peut on parler de démocratie quand les mensonges d’Etat laissent progressivement la place à un état de mensonge permanent ?
Nous sommes un pays riche… un pays très riche qui vient de voir le nombre de citoyens vivant sous le seuil de pauvreté encore augmenter, selon l’INSEE. 9,3 millions de pauvres, soit 400 000 de plus en un an ! Un pays géré comme une entreprise, une politique bénéficiant aux plus riches, qui laisse de plus en plus de personnes sur le côté.

Il est important d’avoir à l’esprit que les citoyens français font face au gouvernement le plus hostile aux acquis sociaux, aux protections, aux services publics et aux libertés individuelles depuis extrêmement longtemps.
Une politique menée très dure où il s’agit de convaincre la population qu’elle est bonne pour eux :
– En renforçant la « communication / manipulation »,
– En renforçant la répression policière et judiciaire.

Aujourd’hui tout est fait aujourd’hui pour verrouiller les lanceurs d’alerte. tout est fait pour qu’on ne puisse plus dire la vérité. On a l’impression que dans beaucoup de domaine, le mensonge est devenu la règle, et la vérité est devenue l’exception. Et cela s’est considérablement accentué depuis mai 2017 avec l’élection de Macron.

Platon disait « la corruption de la société commence par la corruption des mots ». Et aujourd’hui, nous n’avons jamais autant été dans une société « Orwélienne » avec un gouvernement qui ne fait plus qu’un avec la « Nov’langue ». Les mots sont vidés de leur substance. Ils appellent « protection des salariés » le fait de supprimer un maximum de protections. Ils appellent « lutter contre les Fakes news » le fait de les multiplier et de lutter contre tous ceux qui poussent les citoyens à la réflexion.

Ils façonnent notre rapport au monde, ils façonnent notre rapport à la réalité. Les fermetures d’hôpitaux ou de services sont devenues des « transformations » de service. Les manifestants pacifistes sont devenus des « fauteurs de trouble ». Des nuages de fumée toxique deviennent des nuages « sans aucun danger » à Rouen sur le site de Lubrizol. Et au plus il nous parle de neutralité, au plus l’Etat se comporte en garant des intérêts privés et des riches. oui l’Etat protège Warren Buffet, le milliardaire, président de Lubrizol, qui avait dit d’ailleurs : « La guerre de classe se mène, et c’est ma classe qui est entrain de la gagner ».

Et on supprime 800 millions d’euros au budget des hôpitaux pour 2020 pour « sauver l’hôpital ». Au plus ils tentent de nous rassurer en nous disant que tout va bien, au plus tout le monde touche du doigt le fait que tout va mal, et au plus ils nous enfoncent la tête sous l’eau !

Avec la réforme Blanquer des Lycées, ils façonnent leur réalité en célébrant le marché, les entreprises et en supprimant des programmes tout ce qui peut être critique, en supprimant tout ce qui fait référence au chômage, aux inégalités, aux plus-values, à l’exploitation… Il ne s’agit plus de formation mais de formatage néolibéral.

Après vider les mots de leur substance, ils suppriment aussi le instances qui peuvent mettre en évidence la réalité qu’ils essaient d’effacer.

Depuis vingt ans, l’Onpes (Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale) diffuse en toute indépendance des études pour mieux lutter contre l’exclusion, qui frappe de plus en plus de personnes. Les derniers chiffres de la pauvreté font apparaitre + 400 000 pauvres en un an.
Et là on apprend que le gouvernement de Macron supprime cet Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
Pas d’observatoire, pas de chiffres, pas de pauvres, le président des riches ose tout et revient sur un des acquis majeur de la loi de 1998…

C’est synchro et c’est complémentaire de la nouvelle réforme de l’assurance chômage qui durcit les mesures au 1er novembre et qui va accroitre la pauvreté.

On pourrait également citer la fusion / suppression de la Commission de déontologie de la fonction publique qui constitue une porte ouverte à davantage de dérives et de « pantouflage ». Et on nous dit que cela est réalisé dans l’objectif de plus de transparence et de neutralité. Une fois de plus, on inverse le sens des mots comme le sens des objectifs recherchés.

Sur la retraite et sur la pénibilité :

On nous explique qu’avec la réforme des retraites, ça va aller mieux alors que tous les calculs montre que ça baisser de manière importante les pensions. Sur le chômage, on nous dit qu’on va vers du mieux aussi : 1,2 million de personnes ne vont plus toucher le chômage, et il va falloir 6 mois pour recharger son chômage.

Macron a dit : « moi je n’adore pas le mot de pénibilité car cela donne le sentiment que le travail serait pénible ». C’est très révélateur du rapport au travail de la classe dominante. Pour ceux de sa classe et de sa condition sociale, le travail ne sera jamais pénible, sera toujours très fortement rémunéré, et ils ne connaitrons jamais le chômage. Ils sont complètement déconnectés de la réalité. La réalité pour la très grande majorité des gens est toute autre, comme l’a montré courant octobre le film documentaire diffusé sur Arte « Travail, salaire, profit »(et d’ailleurs en accès libre sur Internet).
On voit bien dans ce reportage que les mots sont une arme où les nos adversaires néolibéraux nous enferment dans leur langage. Comme le plan de sauvegarde de l’emploi qui est en fait un plan de licenciement. Et les syndicalistes deviennent des partenaires sociaux. Partenaire de qui ? partenaire de quoi ? Nous ne sommes en rien partenaire de ces gens là ! Nous ne sommes des adversaires sociaux puisque nos intérêts sont radicalement opposés !
Et d’ailleurs, la classe dominante ne s’y trompe, puisque qu’ils essaient de réduire comme peau de chagrin le rôle et le pouvoir des syndicats à chaque réforme.

1) On y voit la nécessité de baisser le temps de travail pour partager le travail et non travailler plus et plus longtemps comme on essaie de nous l’imposer en ce moment.
2) Il est aussi indispensable de redonner aux services publics la place qui devrait être la leur. Pour ceux qui ont les revenus les plus bas, pour que la vie soit possible, il faut des services publics puissants.
Or, depuis Sarkozy, en passant par Hollande, et là avec Macron, tout particulièrement, le seul objectif est de détruire les services publics (dans les hôpitaux, à l’école, dans les transports, dans les postes etc…).
3) Nous avons également besoin d’une augmentation des salaires importante. Et chaque fois dans l’histoire qu’on a augmenté les salaires, la patronat a toujours dit ce n’est pas possible, cela va conduire la France à la ruine, et on a toujours vu que c’est tout l’inverse qui s’est passé.

Ensuite, ils nous disent que « Le trou de la sécurité sociale » est revenu. Non, il s’agit d’une Fake news, d’un mensonge d’Etat de plus ! Ils détournent l’argent de la sécurité sociale, qui est structurellement excédentaire (11 milliards normalement pour 2019). L’Etat impose à la sécurité de rembourser les dettes accumulées pendant la crise financière de 2008, l’excédent de la sécu est donc détourné pour éponger les défaillances des banques. Puis l’Etat a décidé de faire payer à la sécurité sociale :
– les exonérations sur les heures supplémentaires (1,9 milliard)
– les exonérations sur la prime de Noel (1,2 milliard)
– la baisse sur les retraités à faibles pensions (1,5 milliard)
– les baisse de forfait social (0,6 milliard)
Cela correspond au déficit annoncé.

Cependant, Macron et ses amis ont beau être très bons en communication ou en entourloupes, à un moment, ils se heurtent au mur du réel. Et le mouvement des gilets jaunes ou la crise inédite des urgences en sont les symptômes.

Les citoyens s’aperçoivent de plus en plus que chaque réforme aujourd’hui contribue à appauvrir les populations et à détériorer leur quotidien. Chaque réforme contribue à marchandiser un peu plus des pans entiers de la société, l’être humain et ses données personnelles. Des réformes qui contribuent à apporter plus de libertés à une petite minorité, et plus de contraintes à la très grande majorité. Et chaque réforme est un pas de plus vers un changement de système où il s’agit de liquider la sécurité sociale, les retraites, l’hôpital public, les aides sociales, l’assurance chômage etc… avec pour comme principes : Le « pauvre » est responsable de sa pauvreté, le chômeur est responsable de son chômage, et le malade est responsable de sa maladie.
Et si les gens n’ont plus d’argent le 15 du mois, ce serait leur faute.

Dans un contexte où l’Etat a démissionné de son rôle de garant de l’intérêt général et qu’il est simplement là pour faciliter la marchandisation de tout, c’est à chaque citoyen, chaque travailleur de prendre son destin en main et pour permettre un changement radical… afin de ne pas se retrouver très prochainement dans un mur !

Le contexte est favorable à une prise de conscience des personnels, et plus globalement des populations.

Bourdieu disait que « La vérité est un enjeu de lutte ». Oui, la « vérité » dépend du rapport de force à un instant T. Et le camp d’en face mène une lutte acharnée en déployant tout un arsenal de moyens. Alors certes, nous n’avons pas les mêmes moyens, mais de micro-résistance en micro-résistance, on fait avancer nos idées, on fait avancer des perspectives engageantes, et on peut donner envie à de plus en plus de citoyens d’autre chose, d’une autre société. Et aussi, afin que chacun puissent croire que c’est possible !

C’est pour cela qu’il n’y a pas de petites luttes, et chaque lutte, chaque résistance est importante, et fait partie d’une riposte globale !

Il y a de nombreuses luttes à organiser. Et un des enjeux central est la question du financement. C’est une bataille qu’il nous faut mener avec intensité. Le 29 octobre à l’assemblée nationale s’est déroulé le vote du PLFSS en première lecture ! A été votée une économie de 800 millions d’euros d’économies… Dans le contexte de crise actuelle c’est criminel ! Et à côté de cela ils veulent augmenter le budget de l’armée de 1,7 milliard ! Le vote définitif du PFLSS n’a pas eu lieu, il nous faut continuer à mettre la pression sur les parlementaires et diversifier nos modes d’action !

La Boétie disait : ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux, relevons nous !
Oui, se mettre debout, permet de voir plus loin !
Se mettre debout, permet de retrouver espoir !
Et partout, nous devons contribuer à remettre le peuple debout !

La journée du 14 novembre va dans ce sens. Le 14 novembre, journée nationale sur la santé pour porter nos exigences sur les effectifs, les lits, les salaires, la proximité… Une date qui doit mettre la pression au gouvernement comme aux parlementaires pour casser leur inflexibilité en matière de compression des budgets de la sécurité sociale.

Une manif nationale est organisée à Paris. Certains département de la région envoie des délégations (comme l’USD 83 qui enverra une grosse délégation à Paris). En même temps, des rassemblements sont organisés dans plusieurs villes (CHU La Timone à Marseille, Nice place Garibaldi, Avignon etc…). Puis une action à connotation régionale est organisée à Manosque où plusieurs départements ont prévu d’envoyer des délégations. En effet, le 14 novembre est organisé à Manosque, salle Osco Manosco, les « Agoras » de la santé de l’ARS PACA.

Une journée pour mettre encore plus de poids dans notre exigence d’une augmentation de l’ONDAM à 5% minimum.

Une journée pour les personnels des différents secteurs de notre champ (sanitaire, médicosocial, social, privé, public) interpellent élus, parlementaires, décideurs, pour obtenir des moyens supplémentaires pour notre système de santé et de protection sociale.

Cette date s’inscrit dans un processus plus global qui est la préparation d’un processus de lutte afin de construite un 5 décembre le plus puissant possible.

Et Macron et son gouvernement l’ont très bien compris. « Je n’aurai aucune forme de faiblesse » a déclaré Macron à propos des grèves du 5 décembre contre sa réforme des retraites. Le message traduit pourtant la peur qui gagne le pouvoir. Déjà, il cherche comment endormir les cheminots par des mesures de « transition ». Le pouvoir autoritaire en place cherche également à endormir les hospitaliers avec Buzyn qui devrait annoncer des mesures dans les prochains jours. On y voit la peur du gouvernement de la coagulation des hospitaliers avec tous les autres secteurs le 5 décembre.

Le 5 décembre est un de ses moments très importants comme on en connait peu. Le moment de créer des failles, le moment de pousser à la création de bifurcation, d’un changement important !

Le 5 décembre et les jours d’après, nous avons besoin de monter en intensité. Nous avons besoin de déplacer le curseur : de notre détermination et de la percussion de nos actions.

Des secteurs stratégiques qui peuvent bloquer l’économie du pays (comme les transports) s’apprêtent à entrer dans la lutte à compter de cette date. Il va falloir leur montrer un soutien le plus massif possible afin de s’inscrire dans un réel processus de lutte et de grève.

Aujourd’hui, nous sommes à un moment de l’histoire où nous ne faisons pas face à quelques réformes à la marge mais à un ensemble de réformes systémiques pour remettre en cause l’ensemble du système.

Tout le monde semble avoir pris conscience que seuls on ne s’en sortira pas, qu’il faut davantage travailler les convergences. Sauf qu’il nous faut remettre les syndiqués sur le terrain et davantage rencontrer les travailleurs. Car si nous, nous sommes spectateurs comment après vouloir que nos syndiqués, puis les travailleurs ne soient pas également spectateurs.

Nous avons besoin d’organiser, me semble-t-il, dans chaque territoire des AG, débats, meeting, journées d’études, la diffusion de communications sur plusieurs supports…pour faire le lien entre les différentes attaques, faire le lien entre nos différentes propositions, faire le lien entre les différentes perspectives d’action… Et expliquer l’importance de se remonter les manches !

Nous avons besoin de trancher certaines priorités ! A mon sens, dans le contexte actuel, tout ce qui est institutionnel n’est pas la priorité ! Aller blablater avec le patronat et ses relais n’est pas la priorité !

Aller discuter des retraites avec les personnels de la santé et de l’action sociale… C’est très important !

Face à la dépolitisation des personnels, prendre le temps de réexpliquer ce qu’est le système, c’est très important !
On séquence peut être un peu trop nos formations, avec l’étude d’un seul angle alors qu’il y en a de très nombreux.

Ensuite, il faut bien faire comprendre aux gens que la révolution ne se fait pas derrière un écran avec un « j’aime » ou un « j’aime pas » ! Il faut que les gens comprennent que la révolution ne se fait pas en signant une pétition en ligne ! Mais que la révolution se fait dans la rue.

On a aussi intérêt aujourd’hui à dépasser nos animosités, ce qui nous divise et travailler à ce qui nous uni. Le contexte est favorable pour travailler des convergences notamment avec des collectifs, des associations qui sont dans la demande.

Il nous faut continuer à développer les luttes territoriales. Il faut continuer à développer les zones de résistances ! Il nous faut rendre visible les effets de leur politique comme nos propositions !

Toutes les luttes menées, toutes les résistances organisées apportent des avancées… même si elles peuvent paraitre parfois invisibles. Quand on voit qu’en un an, la perception des français relative aux médias a évolué. 35% des français faisaient confiance aux médias il y a un an, ils ne sont plus que 24% à ce jour à croire en leur parole. De même, l’idée que d’un côté il y aurait les gentils gouvernants et de l’autre les méchants fauteurs de trouble est de plus en plus fissurée. Les peuples du monde semblent davantage à la recherche d’héros antisystème… Dans les révoltes populaires aux quatre coins du monde, on voit de plus en plus des manifestants portés des masques « Casa de Papel »… « des masques « V comme Vendetta »;… Ou encore des masque du « Joker ». Ce n’est pas anodin. L’image de la résistance est en train d’évoluer à nouveau de manière positive.

Actuellement nous sommes sur un virage qu’il ne faut pas louper, car cela risquerait de nous affaiblir énormément pour la suite. Si la CGT ne prend pas pleinement sa place dans ce virage, peut être qu’en suite les gens continueront sans nous. C’est extrêmement important ce qui est en train de se passer.

Il y a une évolution dans le pays des pôles de contestation comme notamment les gilets jaunes. Et on a fortement intérêt à se rapprocher de toutes ces forces et dépasser les éventuelles crispations, dépasser les postures, les préjugés et les slogans. Nous avons besoin de travailler autrement syndicalement, de rencontrer les salariés et notamment là où ils ne sont pas organisés. Il est de notre devoir d’exploiter cette conjoncture pour apporter notre contribution au travail de prise de conscience mais également au travail de mise en avant d’autres perspectives avec nos propres analyses et nos modes d’actions tout en sachant s’adapter au monde qui nous entoure et en sortant aussi de nos zones de confort.

Partout il nous faut engager des débats, organiser des AG !
Partout, il nous faut élaborer des plan de travail es plus ambitieux possible !
Partout, il nous faut mettre en débat la question de la grève reconductible et multiplier différentes formes d’actions afin d’élever le rapport de force !

Faire plier le gouvernement sur les retraites revêt un enjeu majeur, non seulement pour que ce projet extrêmement nocif soit retiré, mais pour reconquérir également la catégorie active pour un départ anticipé à la retraite ainsi que la reconnaissance de la pénibilité de nos métiers dans le privé comme dans le public.

Nous avons le devoir de déplacer le curseur vers le haut dans nos prises de position, dans nos stratégies, dans nos convergences, dans nos actions… pour gagner… pour retrouver de la dignité…pour un monde meilleur !