31 janvier 2018 – Rassemblement pour les EHPAD à Digne : une journée réussie qui en appelle d’autres

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Le 30 janvier, à Digne les Bains, près de 200 salariés des EHPAD publics et privés du département se sont rassemblés pour dénoncer des conditions de travail inacceptables et un manque de moyens insupportables.

Une délégation a été reçue par la Présidence du Conseil Départemental. Le choix s’était porté sur le Conseil Départemental car précédemment des rencontres avaient été organisées avec ARS, députés et Maires.

Le cortège était composé à 80% environ par la CGT.

Une représentante FO s’est exprimée. Puis une dizaine de représentants et syndiqués CGT se sont exprimés avec force.

Le constat a été accablant. Ci-joint quelques extraits d’interventions :

« Le ratio personnel / résident ne permet pas de répondre aux besoins des usagers. Alors qu’il est de 0,6 personnel par résident en France, ils se situent autour de 1 en Allemagne ou en Belgique, et 1,2 en Suisse, en Suède ou au Danemark. »

« On ne rentre pas à l’hôpital ou en EHPAD comme dans un hall de gare. Il faut des diplômes, des qualifications. C’est pas l’auberge espagnole. »

« L’âge d’entrée en EHPAD augmente (autour de 85 ans actuellement) impactant le niveau de dépendance des résidents et de complexité de prise en charge. »

« Les accidents du travail comme les inaptitudes sont deux fois plus élevés dans les EHPAD publics et privés que la moyenne nationale (tous secteurs confondus). »

« Cette maltraitance institutionnelle coute en moyenne 2000 euros dans le public et 3300 euros dans le privé au résident et à sa famille. Ces tarifs sont largement au dessus des retraites moyennes autour de 1100 euros. »

« A l’école on apprend qu’il faut de 20 minutes à 40 minutes selon les pathologies pour effectuer la toilette d’un résident. Dans la réalité une aide-soignante a tout au plus 5 minutes pour réaliser une toilette. Ce n’est plus possible ! »

« On fait 15 toilettes par jour, l’après-midi nous sommes 1 pour 20, pour changer tous les résidents. On est des bonnes à tout faire, avec des dépassements de tâches permanents, pour un salaire de misère. Nous en avons marre de courir toutes la journée. Et si nous nous sommes traités comme de la merdre, il n’y a pas de mot assez fort pour décrire la façon dont sont traités les contrats aidés.

« On ne prend pas nos pauses. On fait des heures en plus. A la fin de l’année, on ne peut pas nous les payer. On ne peut pas les récupérer non plus. On nous traite comme du bétail !.

« La réforme du mode de financement, loin d’améliorer les choses, va créer encore plus d’inégalités entre départements et entre établissements. »

« Nos revendications, elles sont claires :
– 1 personnel pour 1 résident
– Une réelle reconnaissance des qualifications et de la pénibilité
– Une infirmière la nuit par établissement
– Des moyens supplémentaires afin :
* d’embaucher du personnel
* moderniser les établissements
* permettre de diminuer le reste à charge des résidents et familles
– Le respect, la dignité des personnels et des résidents
– Une augmentation des salaires »

« Nous avons initié un processus de mobilisation au niveau régional et départemental sur les EHPAD depuis juillet 2017. Cette journée du 30 janvier est une étape de ce processus qui sera une belle réussite.
On ne peut plus accepter de voir des personnels travailler dans des conditions aussi misérables. Et on ne peut plus accepter de voir des résidents et des familles payer toujours plus pour une prise en charge tout aussi déplorable.
Les premiers millions débloqués sont une insulte. Mais cela montre surtout qu’il faut être encore plus déterminés pour obtenir beaucoup plus de moyens afin de répondre aux besoins réels de la population, et pas juste quelques miettes qu’on nous jetterait au visage de manière méprisante. »

« Il faut continuer, il ne faut rien lâcher, une dynamique très encourageante se construit, il faut rapidement prévoir une autre date pour maintenir la pression, et permettre aux personnels et aux résidents de regagner leur dignité. »

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