2 octobre 2012 – Jour de carence…Le changement ? …chaque chose en son temps !

François Hollande, lors de la campagne présidentielle, prônait un changement immédiat. Les 4 premiers mois de pouvoir ont été menés sur un rythme sensiblement différent. Le slogan pourrait en être : « Le changement doit se faire à son rythme…chaque chose en son temps ».
L’Exécutif en place devrait être vigilant car 5 ans passent très vite, et les français ne sont pas très patients. Pour le moment l’opposition se réjouit de ce qu’il nomme « l’immobilisme » et les français qui ont permis ce changement de Président commencent à s’impatienter, attendent des réponses concrètes, et demandent que les promesses de campagne soient réalisées.

A la CGT nous demandons l’abrogation du jour de carence, mesure injuste et démagogique.
La mise en place du jour de carence a permis une nouvelle fois de stigmatiser les fonctionnaires et de les rendre responsables aux yeux de l’opinion publique des différents déficits et de tenter de diviser les salariés public-privé. Cette mesure constitue également une attaque sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires qui se traduit par une baisse de rémunération pour les fonctionnaires en arrêt de maladie. Le gain budgétaire de cette mesure serait évalué à environ 200 millions d’euros, une goutte d’eau par rapport au déficit. Il n’ira pas dans les caisses de la Sécurité Sociale puisque les rémunérations sont budgétisées mais réduira les dépenses de l’Etat. Enfin, l’Etat employeur a rejeté toute compensation des jours, alors que pour une large majorité des salariés du privé, les 3 jours de carence sont pris en charge par leurs employeurs.
Force est de constater que malgré les mensonges utilisés par le précédent gouvernement et malgré le rejet de cette mesure par les forces de gauche, l’exécutif actuel avance de manière timorée sur ce dossier.
En effet, le gouvernement a indiqué que ce dispositif restera ainsi en place jusqu’à la fin de l’année et qu’une réflexion est lancée pour 2013.
Selon les premières informations sorties de cette réflexion, le gouvernement aurait écarté une suppression pure et simple du jour de carence pour les fonctionnaires. Par contre une piste serait à l’étude. Elle consisterait à appliquer la carence sur le deuxième jour d’arrêt et non plus le premier, pour être moins « punitif ». Mais, cela réduirait environ de moitié les économies.
Autre option étudiée : mieux cibler en frappant plus durement les arrêts répétés. Voire instaurer un système progressif, où les droits seraient fonction de l’ancienneté.

Nous pensons que les économies prévues ne sont pas vraiment réalistes, car de nombreux agents préfèrent poser une RTT en cas d’arrêt maladie de courte durée, afin de ne pas être pénalisé financièrement.
Alors, que penser des agents qui même malades vont aller travailler pour ne pas perdre sur leur salaire…au risque de contaminer des patients déjà immuno- déprimés et pour leur part voir leur pathologie s’aggraver ?
A trop vouloir ne pas mécontenter ni les uns ni les autres…on ne satisfait personne. Il est venu l’heure des choix…l’heure de trancher…en gardant bien à l’esprit les critiques adressées au précédent gouvernement et les promesses de campagne.