6 octobre 2014 – Le journal de l’UD CGT 04 du mois de septembre

485. Journal UD 04 septembre 2014


Ci-joint le numéro du mois de septembre du journal de l’Union Départementale des Syndicats CGT du 04. Il s’appelle « Ensèn », ce qui signifie « Ensemble » en provençal.

Sommaire :

Page 1 : Edito de Cédric Volait, membre du bureau de l’UD
Page 2 : Interview d’Evelyne Mathieu sur les discriminations
Page 3 : Le Tour de France à Banon
Page 4 : Forum : questions – réponses
Page 5 : Que se passe-t-il au Musée-Promenade ?
Page 6 : L’horoscope salarié
Page 7 : Restons mobilisés pour la justice prud’homale + la représentativité dans le 04
Page 8 : L’IHS fête son premier anniversaire + Réservez votre journée le 23 octobre !

Pour consulter le journal, CLIQUER ICI

1er octobre 2014 – Compte-rendu de l’assemblée générale du 29 septembre 2014 à Marseille afin de préparer la journée de grève du 16 octobre

Nathalie Gamiochipi (Secrétaire générale de la Fédération Santé et Action Sociale), Denis Lalys (Secrétaire Général de la Fédération des Organismes Sociaux), Cédric Volait (Coordinateur Régional PACA Santé et Action Sociale) et Jean-Pierre Meyer (Coordinateur Régional PACA Organismes Sociaux) ont animé les débats. Une cinquantaine de militants de la région étaient présents, si le débat a été riche et fructueux, il nous faut tout de même regretter l’absence d’un certain nombre de nos bases.

Tant Nathalie et Denis que l’ensemble des intervenants se sont félicités de cette initiative commune des deux fédérations, unissant leur force pour la défense de la protection sociale et de la santé publique, des intérêts des usagers et de leurs personnels.

Nos deux fédérations, souhaitent fortement contribuer à la construction du nécessaire « tous ensemble ». La protection sociale, comme le monde du travail a besoin d’emplois et de bons salaires. Plus que jamais, le triptyque emploi / salaire / protection sociale est partout d’actualité. Plus d’argent pour la sécu passe par plus d’argent dans les professions. Et cela renvoie à la question : quelle place de l’argent et quelle place de l’humain dans notre société ?

« Jamais nous ne tolèrerons qu’un seul des avantages de la sécurité sociale soit mis en péril » affirmait Ambroise Croizat. Il y a urgence à agir !

Le patronat rêve d’une sécurité sociale facultative nous ramenant à 1930 ! il souhaiterait ainsi s’exonérer de tout financement et donc de toute cotisation. La fraude liée au non règlement des cotisations des entreprises explose (25 milliards d’Euros) et on veut nous faire croire que les allocataires, assurés sociaux, malades, chômeurs, retraités seraient les responsables des déficits !

Les projets de loi en cours, comme le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2015, organisent le recul et le démantèlement progressif de notre système de protection sociale et de notre service public. La future loi santé est encore plus dangereuse que la loi « Bachelot » de 2009 avec une volonté renforcée de privatisation, et de marchandisation de la santé. Adhérer aux GHT (groupements hospitaliers de territoire) sera une obligation. C’est la porte ouverte à toutes les déstructurations. Cette future loi santé dictée par Bercy, sera une loi d’économie libérale. Dans le même temps, le privé lucratif n’a aucune obligation. C’est deux poids deux mesures. A noter également que l’abrogation de l’ordre infirmier n’apparait plus dans la loi suite à des pressions des lobbies.

Nous ne sommes pas contre les lois et les réformes à partir du moment où cela va dans le sens d’une amélioration de la prise en charge des patients. Le développement des soins ambulatoires, nous sommes pour, mais pas dans ces conditions et sans financement supplémentaires.

Le Ministère affirme ne pas supprimer des postes à l’hôpital. Effectivement, il y a eu 1,1% d’augmentation des effectifs en 2013. Mais ce qu’il faut regarder c’est que dans le même temps l’activité a augmenté de 3,8%. Et l’évolution des effectifs varie selon les établissements. A Marseille, à l’AP-HM, des directeurs ont été recrutés pour faire diminuer le nombre des personnels. On met en danger les personnels et les patients. Il y a une forte augmentation des démissions, des arrêts maladie et des agents qu’on trouve en pleurs dans les couloirs.

Concernant le prochain budget, pour l’hôpital, l’ONDAM sera de 2%, et de 2,5% pour le social alors qu’il était de près de 6%. Donc des coupes drastiques sont à prévoir.
Avec le PFFSS 2015, on ne reconduit pas les moyens déjà insuffisants de 2014, on aggrave la situation. Localement, il n’y a jamais eu autant d’entreprises et d’établissements en lutte. Il nous faut travailler pour les faire converger. Il faut en faire un enjeu de société.

Il nous faut armer tous les militants pour mener les débats dans nos établissements, car la meilleure manière de mener cette campagne, comme la campagne électorale pour les élections du 4 décembre dans la fonction publique, c’est d’être dans une démarche revendicative forte et d’être le plus visible partout.

Nous devons mener des débats avec les salariés : c’est quoi la protection sociale ? Comment comprendre et lire une fiche de paie pour mieux faire comprendre le sens du triptyque « Emploi-salaires-Protection Sociale » ? La protection sociale, ce n’est pas seulement la santé ou le social, elle concerne tout le monde et tout un pan de l’économie en dépend. Attaquer les hôpitaux publics, c’est attaquer toute l’économie locale. Les hôpitaux sont souvent les plus grands employeurs de leur ville et les autres secteurs de l’économie en sont dépendants.

Depuis le début de l’été, de nombreux tracts sont sortis afin de préparer cette journée du 16 octobre. Il y a une montée en puissance. On voit la Chimie, la FAPT, et d’autres fédérations nous rejoindre petit à petit. Cette initiative s’interprofessionnalise. Des affiches arrivent dans les Unions Départementales sur la reconquête de la protection sociale. Des cartes pétitions adressées à Monsieur le Président de la République ont également été distribuées à grande échelle.

Le 16 octobre n’est pas une date unique, mais il faut que ce soit une journée référence sur laquelle s’appuyer pour en construire d’autres. Dans la santé, c’est un moment particulièrement important, puisqu’elle tombe en pleine campagne électorale. Plusieurs initiatives sont également prévues devant des CPAM.

La question de la protection sociale, comme les retraites, cela concerne toutes les générations et toutes les professions. Il nous faut faire grandir la nécessité de se regrouper et de mieux interprofessionaliser les luttes en la matière.

Tous les plus beaux discours ne fonctionneront pas si on n’entend pas les salariés. Il faut que ces questions partent du vécu des gens. Il faut faire le lien entre nos revendications et le vécu des personnels.Le débat n’est pas facile, on ne convainc pas toujours aisément, nous sommes parfois à contre courant, face aux idées reçues, au repli sur soi, à l’écœurement, à l’intox médiatique, mais notre seule arme est la confrontation d’idées, la popularisation de nos analyses et de nos propositions.

A attaque globale contre les personnels, les usagers et la protection sociale, nous devons mener une riposte globale. C’est ce que nous sommes entrain de mettre en place. La seule réponse efficace c’est l’action.

De plus, attention à la pseudo démocratie d’opinion véhiculée par les médias. Il y a des milliers de gens qui encaissent toute la journée des arguments en faveur de l’idéologie libérale, ce n’est pas facile de lutter contre cette machine médiatique. Quand un sondage sort, on s’aperçoit que les médias ont réalisé une campagne pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois auparavant pour influer, souvent avec succès, sur le sens des réponses. On l’a très bien vu sur la question du travail le dimanche. La manipulation idéologique des « nouveaux chiens de garde » bat son plein !

Dans cette bataille un tract ne suffit pas. Nos moyens ne sont pas ceux de nos adversaires, c’est pour cela qu’il nous faut armer tous nos militants pour qu’ils soient en mesure d’affronter l’âpreté du débat. A cet effet, il faut multiplier les formations et les journées d’études.

La plupart des jeunes, mais pas qu’eux, ne savent pas qui est Ambroise Croizat, qu’est-ce que c’est le Conseil National de la Résistance et toutes les conquêtes sociales qui en ont découlé. Nous avons un gros travail de formation à réaliser, cela renvoie à la qualité de notre vie syndicale. Il faut davantage prendre le temps de s’y pencher. Nous devons le mettre en place à l’aide des 2 pieds de la CGT : les fédérations (les professions) et la confédération (le territoire).

En même temps qu’on explique et défend le salaire socialisé, il faut également se réapproprier la démocratie sociale au sein de la sécurité sociale. Il faut reconquérir les conseils d’administration en imposant l’élection au suffrage proportionnel des représentants syndicaux des assurés sociaux . Il est important de remettre la démocratie au centre des décisions. Pour la ministre, on a l’impression qu’on ne peut plus rien attendre d’elle. La démocratie c’est aussi se tourner vers les élus politiques qui ont des comptes à rendre au peuple.

Un exemple concret à été donné sur les effets de la politique en cours : la question du travail en 12h00, notamment dans les hôpitaux. C’est dérogatoire, mais c’est entrain d’être institutionnalisé. On a vu récemment à Marseille une infirmière obligée de faire 2 vacations de 12h00 consécutives. Ella a travaillé 24h00 en continu. ! Voilà où mène la dérèglementation. Or, dans les hôpitaux, sous prétexte de contraintes budgétaires, les atteintes au respect du cadre réglementaire ne cessent de se multiplier.

Au moment où les besoins sociaux et sanitaires sont de plus en plus grand du fait notamment de l’augmentation de la précarité, la sécurité sociale, la santé publique reculent. Comment accepter cela dans une France 5ème puissance économique mondiale, alors qu’à la sortie de la guerre en 1945, dans un pays ruiné ont été mis en place, entre autres, la sécurité sociale et les services publics ?

Ce simple constat rend insupportable la multiplications des attaques contre l’hôpital, la protection sociale et son pilier : la sécu. Un exemple : La CAF 13, deuxième CAF de France, devient un véritable laboratoire de la casse. Il n’y a plus de Conseil d’Administration depuis 2 ans. L’accès à la CAF devient très difficile pour les usagers. Des guichets ont fermé. L’accueil ne se fait plus que sur RDV. On laisse les gens dans la rue !

Concernant les mutuelles, le glissement vers l’assurantiel est de plus en plus évident.

Après le 15 juin 2013 où la santé a été à l’initiative pour impulser une journée d’action nationale. Après le 18 mars 2014, où c’était au tour de la fédération des organismes sociaux d’être à la manœuvre. Le 16 octobre initialement porté par nos 2 fédérations devient une initiative interprofessionnelle, pour défendre nationalement la protection sociale en lien avec la défense des moyens nécessaires à une politique audacieuse de santé publique, tout en réaffirmant le lien étroit avec l’exigence de plus d’emplois stables, de meilleurs salaires. Là résident, si on s’y emploie bien, toute la matière à faire vivre le nécessaire « tous ensemble » pour nos victoires à venir !

Les membres présents lors de cette assemblée générale décident de lancer un appel régional (Santé et action sociale / Organismes sociaux) pour organiser et se mobiliser le 16 octobre.

25 septembre 2014 – « Grâce à la CGT et au CGOS, on m’a remboursé la moitié de ma location de vacances »

Bonjour,

Je suis partie en vacances avec ma famille en 2013 et en 2014, et j’ai été remboursée d’environ la moitié du prix de ma location dans les deux cas grâce à la CGT et au CGOS. Tout d’abord, j’ai assisté à une heure d’information syndicale organisée par le syndicat CGT de l’hôpital de Manosque qui a pu me conseiller sur ce droit que je ne connaissais pas : « Prestation Vacances du CGOS ». Quand on paie une location 700 ou 800 euros et qu’on nous rembourse la moitié en septembre, je peux vous dire que ça fait du bien au portefeuille mais également au moral.

Le taux de remboursement dépend de trois facteurs: le quotient familial, la durée des vacances et le prix de la location.

Pour bénéficier de cette prestation vacances, je me suis rendue sur le site du CGOS , je suis allée à l’onglet vacances en famille, on nous propose de télécharger le formulaire. il suffit de le remplir et d’y joindre l’original de la facture. le délai de remboursement varie, il faut compter 1 à 2 mois en moyenne.

je remercie encore la CGT de m’avoir conseillée sur mes droits et sur les démarches à suivre.

Marie (IDE)

Réponse de la CGT de l’hôpital :
Tout d’abord merci pour ton témoignage. La CGT de l’hôpital compte dans ses rangs de nombreux mandatés départementaux, régionaux et nationaux (CGOS, ANFH, Conseil Supérieur de la fonction publique Hospitalière etc…), cela nous permet d’être informé en temps réel et de pouvoir contribuer à améliorer les orientations prises en matière d’aide financière ou de formation par exemple. Nous faisons également remonter dans les différentes instances les revendications des salariés, c’était le cas par exemple lors de l’obtention d’un tiers payant au CGOS pour les séjours en centre de vacances. Notre démarche est bien entendu collective, mais cela ne nous empêche pas de répondre à des questionnements individuels si besoin.

22 septembre 2014 – Les 12h00 à l’hôpital : Intervention de Cédric Volait, Coordinateur Régional PACA lors du CNF (Comité National Fédéral) des 10, 11 et 12 septembre 2014 à Paris

« Au CNF du mois d’avril, je suis intervenu sur l’actualité en PACA, et j’ai notamment parlé d’un groupe de travail qui allait se mettre en place sur le thème des <<12h00>>. Ce groupe de travail régional s’est réuni 2 fois : le 28 mai à Avignon et le 3 septembre à Toulon.

Il est ressorti de ces 2 réunions :
* une satisfaction de travailler ensemble sur un thème régional
* de nombreux échanges et débats sur cette question
* ainsi qu’un document de travail assez important synthétisant les travaux (ce document est en cours de validation)

Il faudrait environ 1 heure pour lire l’ensemble de ce document. Je vais essayer en quelques minutes de donner quelques idées.

Le premier point de ce document traite de l’aspect réglementaire. Le second point traite des jurisprudences. Le troisième point aborde la responsabilité de l’employeur ainsi que celle de l’employé, quand un salarié travaille hors la loi. Le quatrième point expose les modalités du déploiement des 12h00 dans la région (choix des salariés et dialogue social), comme par exemple des directions organisant des référendums et par là même la démocratie directe au sein d’établissements, remplaçant la négociation collective avec les organisations syndicales. Un référendum, c’est très aléatoire, cela dépend de la qualité du débat qu’il y a eu en amont. Le cinquième point concerne l’impact sur la santé des personnels ainsi que la sécurité et la qualité des soins. Le sixième point revient sur le constat édifiant que dresse l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) sur les 12h00. Le septième point explique la stratégie employée par la CGT du CH d’Avignon pour obtenir une expertise sur les 12h00, et pour faire face à une majorité d’agent soutenant les 12h00, d’autant plus que la CFDT s’est associée à la direction pour généraliser les 12h00 dans les différents services. Le huitième point concerne l’APHM à Marseille et notamment l’hôpital de la Conception. Les agents de nuit ont toujours été contre les 12h00. La CGT s’est appuyée sur les agents de nuit qui sont contre pour attaquer le dispositif des 12h00, un moratoire a été demandé en CTE, un jugement a été obtenu. Et malgré le jugement, la direction est entrain de travailler avec 3 organisations syndicales pour représenter, dans les futures urgences qui vont se situer à la Timone, un nouveau projet. Le neuvième point synthétise les échanges relatifs au volet politique des 12h00.

Tout cela nous a conduit à réfléchir à pourquoi on en arrive là, quel est le but. La situation du service public aujourd’hui, la volonté de casser le statut, la volonté de le faire casser de l’intérieur par des personnels qui se disent volontaires pour faire quelque chose qui va à l’encontre de la réglementation.

La situation financière des établissements, les plans de retour à l’équilibre, les suppressions de postes cachés, les conditions de travail qui se dégradent, les charges de travail qui s’intensifient, amènent les agents à vouloir fuir l’hôpital, à être présent le moins possible. Les 12h00 vont dans ce sens. Mais, le télétravail va se développer car il va dans le même sens. Les agents vont préférer travailler à domicile pour les mêmes raisons. Les 12h00 sont également un moyen, avec la bénédiction du personnel, de supprimer les RTT.

La position de la CGT, même si elle est difficile, doit être claire. A la CGT, on doit rester le garant de la législation sur le temps de travail. Partir des 12h00 est peut être une erreur. Car les 12h00 sont une des conséquences de toute la mal-vie qui touche les hôpitaux. Et les 12h00 sont un des aspects des attaques qui sont portées dans les hôpitaux publics. Il faut également faire le lien, au niveau interprofessionnel, avec la question du travail le dimanche. Et cela ressemble beaucoup à ce qui s’est passé chez Séphora avec le travail de nuit.

Il faut qu’on arrive à avoir un temps d’avance sur les directions, ne pas se focaliser que sur les 12h00, mais réfléchir en terme de déréglementation du travail. Il faut sensibiliser les personnels en expliquant que la réglementation est aussi là pour les protéger. Il nous faut avoir une réflexion plus large autour de la réglementation du travail qui est protectrice pour les agents, et de la déréglementation du travail.

Après, il faut travailler sur le collectif, mais pour cela, il faut souvent travailler au cas par cas avant de travailler sur le collectif. Ce qui est aussi important, c’est de continuer la réflexion sur le contenu du travail. Il faut arriver à discuter sur les moyens pour arriver à fonctionner, et également arriver à « resolidariser » les gens.

Au niveau national, la règle d’embauche reste le CDI. De même, il faudrait qu’au niveau national, on fixe une règle générale du temps de travail. Les 12h00 sont présentées comme dérogatoire, mais on se rend compte qu’il n’y a rien de dérogatoire. Il faut une revendication de règle de temps de travail et un bon équilibre temps de travail / temps libre. Individuellement au niveau de l’établissement, c’est plus compliqué.

On voit des directions qui commencent à dire : « On sait très bien que les 12h00 ne sont pas la meilleure solution pour pallier au manque de moyens…en 12h00, on a des gens quand on en a pas besoin ». Ce sont des petites phrases qui interpellent et qui laissent présager une réflexion sur d’autres types d’organisation comme les « coupés » par exemple.

Il faut bien expliquer à l’ensemble des agents, qu’ils ont élus des représentants CGT pour les protéger notamment par le biais du CHSCT. Il faut leur demander quel crédit ils vont apporter au syndicat, quel crédit ils vont donner aux élus et mandatés, si aujourd’hui, alors qu’on doit protéger les conditions de travail de tous les salariés, on y déroge parce que ça va arranger tel ou tel agent. Il faut leur expliquer que moralement nous n’engageons pas notre responsabilité à ce niveau car ils ne nous ont pas élus pour cela.

Nous ne sommes pas n’importe quel syndical. Nous sommes la CGT, nous sommes un syndicalisme de transformation de la société. Nous devons réfléchir à la façon de porter la responsabilité de notre organisation. Nous ne pouvons pas nous compromettre avec des valeurs qui ne sont pas les nôtres.

La question des 12h00, c’est aussi de savoir comment on traite l’humain. Cela pose ainsi la question de ce qu’on porte aujourd’hui dans la notion et des missions de service publique, et des questions de solidarité. Il faut le mettre en lien avec la question de la protection sociale et de la Sécu. Et puis ensuite, comment on construit des convergences dans les différents secteurs qui travaillent dans ces champs là. Le salarié a besoin d’avoir des conditions de travail humaines. Cela interpelle donc sur les questions de financement et les moyens donnés au service public. Il faudrait qu’on arrive à travailler sur les 12h00, mais plus généralement sur l’organisation du travail, les moyens donnés pour arriver à travailler dignement. Il faut davantage le porter au niveau interprofessionnel. Par le biais de « l’interpro », nous pourrons peut être arriver à éveiller davantage les consciences.

Cela est également lié à la syndicalisation. Cela est également lié à la formation syndicale tout au long de la vie et de l’accompagnement de nos élus et mandatés.

Les 12h00 apportent des économies selon les directions. Mais, si on ferait les choses correctement, il faudrait plus de personnels (après la mise en place des 12h00) pour ce type d’organisation. Certaines réflexions parlent de 30% d’effectifs en plus. Si on fait un pool de remplacement car on estime qu’on peut être malade, qu’on peut partir en formation, qu’on peut être enceintes etc…, il faut du personnel en plus. Avec les 12h00, on économise des postes là où il faudrait en rajouter. Il y a moins de personnels. Donc, les agents en 12h00 vont être rappelés régulièrement pour faire des heures supplémentaires. Les 12h00, c’est une tuerie pour l’emploi.

Il est important que la CGT revendique un pool de remplacement dans ces services en 12h00.

Même si cela ne parait pas évident et à contre-courant, la CGT a tout intérêt à affirmer ses positions. Au fil du temps, les choses, elles changent. Ce qui serait intéressant, c’est de mettre en place une campagne sur « la réglementation du travail à quoi ça sert et comment ça protège ? », en le mettant en lien avec la santé au travail et le contenu du travail.
Ce serait une campagne nationale revendicative forte à porter qui nous aiderait après dans nos établissements. C’est un travail de longue haleine, pas toujours facile, mais cela paie. Parfois, il faut se battre, parfois on perd des cartes, mais c’est beaucoup plus sérieux et responsable. »